Le proxénète derrière les barreaux et sa complice sous bracelet électronique. Après des mois d’investigations minutieuses, les enquêteurs du groupe proxénétisme de la Division de criminalité territoriale, rattachée au Service Interdépartemental de la police judiciaire, ont mis fin aux agissements de deux proxénètes âgés de 50 et 59 ans et originaires d’Afrique, qui exploitaient des jeunes femmes en situation de précarité, annonce le syndicat Alliance police nationale 95.
Une affaire qui trouve son origine à la suite d’une intervention d’une patrouille de police pour des faits de violences à Sarcelles (Val-d’Oise), en avril 2024. Dépêchés pour une bagarre mettant aux prises deux femmes, les fonctionnaires interviennent et interpellent les deux protagonistes. Au cours de leur audition, l’une d’elles explique avoir été agressée par sa proxénète pour laquelle elle s’était retrouvée contrainte de travailler.
Des annonces passées en ligne
Une enquête est alors ouverte. Les enquêteurs mènent de longues et minutieuses investigations ayant recours à l’ exploitation massive de la téléphonie. Ces derniers mettent au jour que la femme désignée par la prostituée travaille avec un homme identifié comme étant à la tête de ce réseau de proxénétisme local. Le duo profitait de la détresse sociale et de la vulnérabilité de leurs victimes qu’ils prostituaient par le biais de petites annonces sur des sites Internet spécialisés dans le commerce du sexe. Des passes qui étaient majoritairement réalisées dans deux appartements, l’un dans le Val-d’Oise, l’autre en Seine-Saint-Denis.
Onze victimes identifiées
Durant des semaines, les enquêteurs du groupe proxénétisme de la DCT, multiplient les surveillances, notamment sur des véhicules soupçonnés d’être utilisés dans le cadre de cette affaire, et les auditions. Ces derniers ayant ainsi pu rassembler et recouper suffisamment de preuves nécessaires, les deux suspects sont interpellés en Seine-Saint-Denis. Lors des perquisitions des appartements ciblés, les policiers découvrent plusieurs prostituées, onze victimes ayant été identifiées durant l’enquête. Ils saisissent, par ailleurs, 4 890 €.
18 416 euros confisqués
Placés en garde à vue, les deux proxénètes ont été déférés en février devant le tribunal correctionnel de Pontoise. L’auteur principal a été condamné à 4 ans de prison, une peine assortie d’un mandat de dépôt. Le tribunal a également prononcé la saisie de son appartement de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour une valeur de 88 600 €, mais aussi la saisie de ses comptes à hauteur de 18 416 €, au titre des avoirs criminels. Sa complice a, pour sa part, écopé d’une peine de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis. Échappant à la détention, elle a été placée sous bracelet électronique.
« Cette affaire met en lumière le travail essentiel et rigoureux des enquêteurs de la DCT 95 dans la lutte contre le proxénétisme et la protection des victimes », souligne Alliance police nationale 95 qui « félicite l’investissement et le professionnalisme des collègues qui ont permis de mettre un terme aux agissements de ces criminels ».
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