Le conseil métropolitain de Clermont Auvergne Métropole s’est réuni le 28 mars 2025 pour discuter et voter son budget primitif 2025. Avec les coupes budgétaires imposées par l’État et les nombreux projets en cours à Clermont-Ferrand et ses environs, qu’en est-il du budget de la Métropole ?
« Avec 625,8 millions d’euros au budget principal et 266,2 millions d’euros sur les budgets annexes, la Métropole renforce ses investissements structurants tout en maîtrisant ses dépenses », explique l’institution dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions. Voici le détail du budget.
Une perte de 5 à 6 millions pour la Métropole
Au total – l’ensemble des ponctions n’étant pas encore officiellement communiquées – ce
sont 5 à 6 millions d’euros de pertes pour la Métropole qui viennent gréver l’épargne et la
capacité d’autofinancement, augmentant mécaniquement le recours à l’emprunt.
Toutefois, la Métropole met en avant « malgré ce contexte, l’effort d’investissement sans précédent […] avec plus de 340 millions d’euros consacrés à l’aménagement du territoire, aux infrastructures et à la transition écologique, tous budgets confondus ».
Projet InspiRe et le stade Gabriel Montpied
Voici les principaux projets financés :
- 146,44 M€ pour la mobilité et l’espace public, avec le projet InspiRe et le développement du schéma cyclable métropolitain, auxquels s’ajoutent 10 M€ sur les parkings-relais et des aménagements des voiries et de leurs espaces verts sur toutes les communes.
- 50 M€ sur le cycle de l’eau, dont 2,1 M€ sur la gestion des milieux aquatique et la prévention des inondations, 14 M€ sur l’eau potable, 32 M€ sur l’assainissement des eaux usées.
Les autres projets
– 9,67 M€ pour le centre de conservation des musées, garantissant la préservation du patrimoine.
– 5,15 M€ pour le développement économique, dont la mutation du site Cataroux, la requalification des zones d’activité dans une approche plus environnementale. 1,1 M€ seront consacrés au développement industriel et technologique, avec un soutien accru à l’innovation et aux entreprises locales.
– 4,7 M€ pour l’aménagement d’espaces verts avec la renaturation du Bédat et l’extension des infrastructures de recharge électrique.
– 3,9 M€ sur les énergies, avec les réseaux de chaleur, la poursuite du développement des
infrastructures de recharge, le développement des énergies renouvelables.
– 3,66 M€ pour la rénovation du patrimoine bâti, incluant la modernisation de plusieurs équipements publics et des travaux de réduction des consommations énergétiques.
– 2,7 M€ pour la restructuration du crématorium et le réaménagement des salles de cérémonie.
- 30,92 M€ pour l’extension du stade Gabriel Montpied, renforçant l’attractivité sportive du territoire.
- 26 M€ pour la Bibliothèque métropolitaine de l’Hôtel-Dieu, un projet phare pour la culture et l’accès au savoir.
- 19,8 M€ pour l’urbanisme et le logement, dont 5,33 M€ pour le renouvellement urbain des quartiers Saint-Jacques et Les Vergnes.
- 10 M€ sur la gestion des déchets, avec le déploiement du plan qualité (conteneurs enterrés, bio déchets, etc) et l’amélioration des déchetteries.
210 millions de budget de fonctionnement
Selon la Métropole, « les dépenses de fonctionnement sont maîtrisées ».
« Les dépenses réelles de fonctionnement sont contenues à 210,3 M€, avec une évolution limitée grâce à une gestion rigoureuse. »
Voici les principaux postes :
- 91 M€ de charges de personnel, en hausse de 2,9 % du fait principalement de mesures décidées par l’État.
- 40,6 M€ de charges générales, reflétant surtout des hausses liées au renchérissement des
services extérieurs (assurances, maintenance, etc.) - 19,8 M€ de contribution au Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC).
- 10,3 M€ d’intérêts d’emprunts
- 7,2 M€ de soutien au tissu associatif local.
L’opposition parle « de projets hasardeux qui cannibalisent toutes nos capacités à investir »
Julien Bony, président du groupe d’opposition à la mairie de Clermont-Ferrand, a réagi :
« Notre Métropole est endettée à un niveau inégalé, à la limite du soutenable, hypothéquant l’avenir de ses habitants. La fiscalité depuis 5 ans a pourtant été extrêmement dynamique.
– Des dépenses qui augmentent 10 fois plus que les recettes (dont charges à caractère général en nette augmentation)
– Des projets hasardeux qui cannibalisent toutes nos capacités à investir et qui coûteront chers dans la durée.
Impôts et dette resteront les deux marqueurs du Président Bianchi. Notre Métropole est dans une zone de grande turbulence, les seuils d’alerte sont franchis. »
Les recettes fiscales, estimées à 182,6 M€, progressent de 1,76 M€. « Toutefois, le gel de la TVA compensatoire décidé par l’État entraîne un manque à gagner de 3 M€, pénalisant la capacité d’investissement de la Métropole. »
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