Voilà déjà près de 20 ans que Monique Trotin foule le sol de la mairie de Marçon (Sarthe). D’abord au travers de deux mandats de conseillère municipale, puis deux fois en tant qu’adjointe, avant de se faire élire maire en 2020. Des mandats qui se sont succédé, sans jamais altérer son envie de rendre service. Une référence de la mairie qui annonce vouloir passer la main aux élections 2026. Un an avant leur tenue, elle revient sur les moments clefs de ce dernier mandat. Le nom de son successeur n’est pas encore connu.
Cette maire du sud de la Sarthe ne se relancera pas dans la course aux municipales 2026
« J’ai beaucoup aimé tenir le rôle de maire, ça a été quelque chose de très positif pour moi », commence Monique Trotin. Mais c’est aussi parce que ce rôle est très intense qu’elle préfère ne pas se représenter et céder sa place à un autre candidat.
C’est une responsabilité de jour comme de nuit
« C’est une responsabilité de jour comme de nuit. On est là pour aider la population », témoigne-t-elle.
C’est une fin de mandat qu’elle estime « satisfaisante » même si le besoin de repos se fait sentir. Pour l’heure, il n’y a pas de décision de prise quant à celui ou celle qui lui succédera.
« Je pense que d’autres personnes de la liste vont repartir en campagne mais rien n’est arrêté pour l’instant », explique ensuite la maire avant de compléter : « Je pourrais néanmoins aider à construire la liste s’il y avait des besoins ».
Pour cette dernière année de mandat, la mairie va assurer une réhabilitation des logements situés à la Croix Caseau, actuellement classés E au diagnostic énergétique.
« La mauvaise isolation engendre des factures importantes pour les habitants », reprend Monique Trotin.
La mairie souhaite également labelliser de nouveaux terrains à construire pour garder et attirer une population plus jeune.
De son côté, la salle communale va bénéficier d’une restauration intérieure et extérieure. La Cantine Le Corbusier, récemment classée au patrimoine de l’Unesco, devrait aussi profiter d’une restauration.
Un mandat ponctué de défis
Comme pour celui de tous les maires élus en 2020, le mandat s’amorce par un défi majeur, celui de la pandémie de Covid-19 et ses confinements successifs.
« Le premier enjeu était de maintenir le lien avec la population », rapporte Monique Trotin.
Pendant le confinement, sa municipalité a réalisé du porte à porte auprès des personnes âgées pour s’assurer que cette période se déroule au mieux. Les projets, eux, passent après.
Même si la liste de Monique Trotin est passée dès le premier tour et que la ville de Marçon n’a pas eu à attendre le mois de juin pour connaître son nouveau maire, la situation n’a pas empêché de compromettre les projets de cette première année.
« Nous avons été bloqués pendant pratiquement un an car même si on restait actif, on ne pouvait rien acter », rapporte la maire.
Depuis l’eau à couler sous les ponts. L’ouverture d’une boulangerie sur la commune, un projet mené à cheval entre la municipalité nouvellement élue et la précédente, a ouvert le bal des réalisations.
L’ouverture du restaurant « La Bonne Pioche » a aussi fait partie des projets portés par la municipalité. Les propriétaires de l’établissement ont depuis décidé de se diriger vers de nouveaux horizons, mais un repreneur devrait bientôt relancer le commerce.
Le mandat de Monique Trotin a aussi mené, en 2022, les travaux de la route départementale 305 (RD 305) entre Marçon et la Chartre-sur-le-Loir pour sécuriser le tronçon et y aménager une voie douce. Dans le prolongement de cette volonté de sécurisation, des ralentisseurs ont été placés dans le bourg en 2025.
Des travaux ont été effectués pour réhabiliter les toitures de l’école, du centre équestre, des toilettes publiques et des sanitaires bloc bleu. Autant de projets dont le but premier est d’améliorer la qualité de vie des habitants.
C’est un endroit stratégique qui ramène beaucoup de tourisme
Tous les ans, sa municipalité met également un point d’honneur à investir dans l’espace de loisir. Ces dernières années, elle a aménagé des jeux plein air, et acheté des trottinettes électriques. « Certains habitants ne comprennent pas toujours pourquoi on y place autant d’argent, mais c’est parce qu’il s’agit d’un endroit stratégique qui ramène beaucoup de tourisme », détaille Monique Trotin.
Plus récemment, les élections législatives anticipées et les difficultés qui en ont découlé, notamment au niveau du budget, ont poussé la commune à ralentir ses investissements et à freiner à nouveau les projets.
« Il faut de plus en plus serrer les budgets. Nous avons dû voter le nôtre pratiquement à l’aveugle. Nous le réviserons au mois de juin s’il y a des évolutions notables d’ici là », expose Monique Trotin.
Un important projet en cours
L’écoquartier est un projet qui tient à cœur à la municipalité de Monique Trotin. Pour l’heure, il est à l’étude et sa construction ne sera très probablement pas amorcée avant la fin du mandat. « C’est un travail de longue haleine qui engage d’importants montants. On aurait aimé pouvoir la commencer pour avoir la garantie qu’il se finisse », énonce-t-elle.
Si cette étape n’est pas franchie, comme cela risque d’être le cas, il faudrait que la liste suivante prenne la décision de le terminer. Le retard accumulé dans les projets en raison de la pandémie, n’a pas joué en leur faveur.
L’écoquartier se placerait dans le bourg près de la cantine Le Corbusier. Il est intégré au Plan Local d’Urbanisme (PLUi). Des logements locatifs inclusifs, en collaboration avec le foyer occupationnel d’Anaïs, y seraient construits.
L’étude préliminaire est menée avec le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Le projet a d’ailleurs été primé par ce centre. Les constructions seront assurées par Sarthe Habitat. « Pour l’instant on recherche des financements », complète Monique Trotin.
En parallèle, les habitants sont amenés à se prononcer jusqu’au 15 avril 2025 quant à la suite des orientations qui seront données à ce sujet. Le conseiller municipal Yann Chardon est en charge du dossier.
« Je tiens à remercier mon équipe car elle a beaucoup fait. C’est grâce à elle si de nombreux dossiers sont bouclés. J’ai pu compter sur elle tout au long de mon mandat », conclut la maire.
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