Nassim* ne paye pas de mine. Il est arrivé devant ses juges comme s’il sortait de son lit, vêtu d’un survêtement élimé, ce mardi 18 mars 2025, devant la 5e chambre du tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes (Essonne). D’une voix à peine audible, il a contesté son implication dans les faits malgré les évidences recueillies par les enquêteurs tout au long de leurs investigations. « Je ne suis pas coupable », n’a-t-il cessé de répéter comme un mantra.
Un plan en plusieurs étapes
Mais derrière les apparences, Nassim est un redoutable escroc. S’il bafouille à la barre du tribunal, il s’est montré beaucoup plus à l’aise quand il s’est agi de piéger les 25 victimes qui se sont constituées partie civile pour ce procès. En neuf mois, il a réussi avec ses complices à les extorquer de près de 68 000 euros.
La méthode était bien rodée. Première étape : l’hameçonnage. Il envoie des mails à l’effigie d’organismes bien connus qui lui permettent de récupérer des données confidentielles comme l’adresse, la date de naissance, le numéro de téléphone ou le nom de la banque de la personne ciblée.
2e étape : l’appel du faux conseiller bancaire se faisant passer pour un membre du service des fraudes de la banque des victimes. En quelques minutes, il met la main sur le compte. Grâce à son bagou, il arrive à récolter les codes de sécurité, effectue des virements sur des comptes créés à cet effet, et va jusqu’à venir récupérer les cartes bancaires au domicile des victimes.
Trois personnes jugées
Les proies de cet homme de 23 ans ont des profils bien différents. Des personnes âgées ou isolées, mais aussi un polytechnicien, un agrégé de droit, ce qui montre, comme l’a souligné le procureur de la République, l’aisance avec laquelle il a réussi à duper tant de personnes.
Le complice principal de Nassim avec qui il partageait l’utilisation d’un boîtier de téléphone portable n’était pas présent lors de l’audience. Le 3e prévenu, tout juste âgé de 18 ans au moment des faits, a participé contre une petite rémunération à la création de faux comptes bancaires. Il a été condamné à 2 mois d’emprisonnement avec sursis et à verser une amende de 1 500 euros.
L’addition s’est avérée beaucoup plus lourde pour Nassim. Il passera un an sous surveillance électronique et devra payer une amende de 5 000 euros, tout en remboursant les victimes. Quant au dernier prévenu, absent lors de l’audience, un mandat a été délivré à son encontre pour qu’il effectue une peine de 6 mois d’emprisonnement.
* le prénom a été changé.
Source link
