Nommée ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Économie sociale et solidaire de la France le 23 décembre 2024, Véronique Louwagie (DV) est l’une des rares personnalités ornaises à intégrer un gouvernement de la République. Si l’on remonte le temps depuis le XXe siècle, ils sont quatre à avoir été nommés à de telles responsabilités.
Parmi les anciens ministres, Louis Terrenoir
Journaliste, Louis Terrenoir a passé le plus clair de son temps à Lyon puis à Paris, où il fut rédacteur en chef du journal L’Aube. Résistant après l’armistice de 1940, il a été arrêté, torturé et transporté dans les camps. Il en est revenu et est devenu député de la 1re Circonscription de l’Orne de 1962. Il a été réélu à trois reprises. Il a surtout été nommé deux fois ministre quand Charles de Gaulle est revenu aux affaires : en 60-61 en tant que ministre de l’Information, puis ministre délégué chargé des relations avec le Parlement auprès du Premier Ministre, de 1961 à 1962.
Pierre Coinaud
Le deuxième est Pierre Coinaud (1891-1967). En 1922, il s’installe comme chirurgien à l’hôpital d’Argentan et ouvre ensuite une clinique. Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient résistant, et il est déporté à Auschwitz. Pourtant, il survit au camp de la mort. Il est même élu conseiller municipal d’Argentan avant son retour des camps et il devient le propriétaire du Journal de l’Orne. En janvier 1953, sous la IVe République, il est nommé secrétaire d’État à la Santé en 1953 sous le gouvernement Meyer. Il sera élu maire d’Argentan.
Son poste de ministre prendra fin en juin, à la chute du gouvernement.
C’est une des grandes figures de la droite dans le département.
François Doubin
Encore un Argentanais. François Doubin (1933-2019) était une figure à part dans le paysage politique ornais. Membre du Parti Radical de Gauche, il a commencé sa carrière dans le Perche, comme élu à Soligny-la-Trappe. En 1988, il est nommé ministre délégué chargé du Commerce et de l’Artisanat puis ministre délégué à l’Artisanat, au Commerce et à la Consommation de 1988 à 1992 dans le 2e gouvernement de Michel Rocard. Il sera aussi conseiller général et régional, et maire d’Argentan.
Alain Lambert
Avant d’être récemment condamné pour trafic d’influence dans le dossier GDE, Alain Lambert (qui a fait appel de cette décision) fut une importante figure de la droite ornaise dans les années 2000. Pendant 10 ans (2007-2017), il fut président du Conseil général de l’Orne, puis du Département. Il connait son heure de gloire entre 2002 et 2004, sous Chirac, où Jean-Pierre Raffarin le nomme ministre délégué au Budget. Le notaire était aussi maire d’Alençon puis sénateur, juste avant Jean-Claude Lenoir.
Alexandre Millerand
L’histoire retiendra aussi Alexandre Millerand (1859-1943). Il fut plusieurs fois ministres avant d’être élu Président de la IIIe République de 1920 à 1924, succédant à Paul Deschanel. Contrairement aux autres présidents de la IIIe, il s’implique activement et veut renforcer les prérogatives du chef de l’État. Mais il finit par perdre la confiance, face au « cartel des gauches » qui emporte les législatives de 1924. « Un président qui veut réformer, qui fait face à une union de gauche, et qui finit par laisser son poste 100 ans avant nous, c’est une histoire étonnante », s’amuse Jean-Claude Lenoir, qui connaît l’histoire de ces Ornais sur le bout des doigts.
Avocat, journaliste, Alexandre Millerand a été nommé sénateur de l’Orne entre 1925 et 1940.
Vincent GUERRIER
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