Attention si vous empruntez les routes de Rennes et de son agglomération. Samedi 22 mars 2025, dans la matinée, alors que Juliette* venait de faire ses courses, elle emprunte la rocade (N136) pour rentrer chez elle. « Je me suis engagée sur la bretelle de Cesson-Sévigné/Beaulieu et j’ai vu une voiture qui semblait en panne. J’ai donc décidé de m’arrêter pour voir si les personnes avaient besoin d’aide », retrace Juliette.
Sur le bord de la route, un homme et une femme disent être tombés en panne d’essence avec leur voiture grise de la marque Audi. « Leur carte bancaire était bloquée et comme c’était le week-end, leur banque ne répondait pas. »
Ils m’ont expliqué qu’ils voulaient rentrer à Bordeaux et qu’ils allaient me rembourser après. Le monsieur m’a donné son numéro de téléphone, il m’a dit que, si je venais à Bordeaux, je serais la bienvenue chez eux…
Un discours bien rodé
Habile, le couple « joue sur la corde sensible de la religion », note Juliette. « Ils m’ont dit être turcs musulmans et que, de musulman à musulman, on devait s’aider. » Un argument qui pèse dans l’esprit de la Rennaise, en plein Ramadan, période durant laquelle « on nous incite à donner plus », explicite Juliette.
Je ne sais pas s’ils ciblent une catégorie de la population ou s’ils adaptent leur discours en fonction des personnes qui s’arrêtent.
Sensible à la situation des deux Bordelais, la Rennaise décide d’aller retirer du liquide pour avancer le couple. « Ils sont venus avec moi en me disant qu’ils avaient assez d’essence pour rouler jusqu’au guichet », se souvient Juliette, qui donne 40 euros aux inconnus.
Lorsqu’elle rentre chez elle, la Rennaise raconte la scène à son conjoint. « Il m’a dit que c’était une arnaque. »
Le couple récidive
Le soir, Juliette et son compagnon reprennent la voiture. « On a revu le couple sur la rocade, au niveau de Cleunay. » Ni une ni deux, les Rennais décident de faire demi-tour et appellent la police pour les avertir de la situation.
Arrivés au niveau des arnaqueurs, Juliette et son conjoint les interpellent et demandent à être remboursés en expliquant avoir appelé les forces de l’ordre.
On donne de bon cœur et après on apprend que c’est une arnaque… C’est écœurant.
« Ils n’ont pas tiqué et m’ont rendu mon argent. On est reparti avant de voir si la police arrivait », retrace Juliette qui a pu apercevoir les malfaiteurs en possession d’une importante somme d’argent. « J’imagine que je ne suis pas la seule à m’être fait avoir. »
La Rennaise n’a pas porté plainte, ayant pu récupérer son argent. Elle a toutefois tenu à raconter ce qui lui est arrivé pour « prévenir les gens, pour qu’ils ne se fassent pas avoir ».
Arnaque à l’or, panne bulgare…
Cet épisode en a rappelé un autre au conjoint de Juliette. « C’était à Saint-Armel. Il a vu un monsieur bien habillé avec une belle voiture », là aussi arrêté sur le bord de la route en raison d’une panne d’essence. L’homme a demandé à recevoir de l’argent en échange d’une bague en or. « Mon compagnon s’est douté que c’était une arnaque et est reparti », précise Juliette.
Ce mode opératoire est connu sous le nom de « l’arnaque à l’or » ou de « panne bulgare ». À chaque fois, les malfaiteurs simulent une panne et proposent un bijou, soi-disant de valeur en échange de quelques billets, ou bien promettent de rembourser leur bienfaiteur une fois arrivé chez eux.
Souvent, l’escroc est accompagné d’une femme et parfois d’enfants afin de rendre la scène plus crédible et d’amadouer plus facilement les victimes.
Victime d’escroquerie ou besoin de conseil, un numéro gratuit existe : 0 805 805 817.
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