Avant-hier, le mardi 18 février 2025, les gendarmes de Dinan (Côtes-d’Armor) sont appelés vers midi, rue du Fossé. Un homme armé d’un pistolet de type airsoft crie sur une femme. Interpellé, il est ivre, au point qu’on ne pourra l’entendre dans le cadre de sa garde à vue que le lendemain.
« Elle m’a énervé »
La femme qu’il braquait avec un pistolet était sa compagne depuis à peine deux mois. « Elle m’a énervé alors j’ai sorti mon pistolet à bille et je l’ai menacée », a expliqué le prévenu aux forces de l’ordre.
La compagne, elle aussi, a été placée en cellule de dégrisement. Elle ne veut pas être considérée comme une victime, ce qu’elle répète devant les juges du tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) deux jours plus tard.
Elle se fait même avocate improvisée de l’agresseur : « Je l’ai engueulé parce qu’un abruti avait mis une arme dans ses mains. Mais c’est vraiment une bonne personne. »
En proie à la précarité
Jugé donc pour violences volontaires avec arme sur sa compagne, il l’est aussi pour n’avoir pas respecté une interdiction de contact avec son ex.
Grand consommateur d’héroïne, cet homme de 44 ans a du mal à se sevrer et n’a pas d’emploi. Encore moins de logement.
« Où irez-vous si vous n’allez pas en prison ? », lui lance la juge. La réponse n’est pas très claire.
Le procureur de la République requiert 4 ans de prison : « Il est sorti de prison le 28 septembre où il a passé 2 ans pour des violences sur conjoint, et son réflexe c’est de violer les interdictions en allant chez la victime, qui est terrorisée. »
Au beau milieu des réquisitions qui accablent le prévenu capable de « sortir une arme à la moindre frustration », sa compagne gémit : « Arrêtez, arrêtez… ». Les policiers du tribunal sont même obligés d’intervenir pour la faire taire.
Envoyé en prison
En défense, l’avocate – la vraie- plaide le soutien : « il est son propre démon, c’est aussi notre responsabilité de l’accompagner. »
Le tribunal le condamne à 18 mois de prison ferme et 6 mois de prison avec sursis probatoire : il est parti en prison le soir-même.
A sa sortie il aura obligation de travailler et de se soigner et l’interdiction de porter une arme pendant 5 ans.
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