Avec le budget 2025 à l’ordre du jour du conseil municipal d’Abbeville, c’est finalement le sujet de la chaufferie et ses riverains qui a mis le feu aux poudres entre la majorité et l’opposition.
Une séance mouvementée
Lors de cette soirée du lundi 24 mars en mairie, la tension était à son comble. Angelo Tonolli n’a pas apprécié les remarques du maire Pascal Demarthe et les propos de la première adjointe Lydie Noël. Retour sur une séance pour le moins mouvementée…
Lorsque Pascal Demarthe a présenté les indemnisations versées aux commerçants suite aux travaux liés au réseau de chaleur dans le centre-ville et dans le secteur de la gare, Angelo Tonolli s’est empressé d’évoquer le mécontentement de riverains de la chaufferie.
Le sujet de la chaufferie échauffe les esprits
« Ces riverains n’ont pas été informés des travaux et subissent des nuisances sans pouvoir avoir les bénéfices de cette chaufferie. Ne pourrait-on pas créer une mini-chaufferie pour qu’ils puissent avoir accès à ce réseau de chaleur ? En compensation de la dégradation de leur cadre de vie » a indiqué le conseiller municipal de l’opposition.
Pascal Demarthe lui répondant « ce n’est pas possible de créer une mini-chaufferie pour une question de puissance. Une lettre va être envoyée à tous les riverains qui répond à toutes leurs questions. Des réunions publiques ont eu lieu et j’ai reçu des riverains en mairie. Nous leur avons expliqué où nous en sommes et qu’il était impossible de déplacer la chaufferie. »
Les riverains (de la chaufferie) se sont sentis méprisés.
Le maire poursuivant en lisant l’intégralité de la lettre aux membres du conseil. Une réponse qui n’a pas satisfait Angelo Tonolli ajoutant « je salue les efforts effectués mais je maintiens qu’il n’y a pas eu de concertation avant le démarrage des travaux. Les riverains se sont sentis méprisés. »
Tout ce que vous dites est complètement faux !
Puis, telle la chaufferie montant en température, la tension est montée d’un cran. Le maire lâchant à l’adresse d’Angelo Tonolli : « vous avez l’art et la manière de transformer mes propos pour les tourner en votre faveur. Tout ce que vous dites est complètement faux ! Il n’y a eu aucun mépris pour les riverains. »
Pascal Demarthe a ensuite reproché à son adversaire déjà déclaré candidat pour les prochaines élections municipales une récupération politique : « vous avez fait témoigner ces représentants de riverains à votre meeting ».
Puis, le maire a haussé le ton en dénonçant des propos tenus par l’un des riverains : « lors d’une réunion avec Dalkia ça bordurait les insultes. Un personnage est même allé jusqu’à comparer les fumées de la chaufferie avec celles d’Auschwitz ! J’aurais honte de laisser la parole à cette personne. Qui peut croire un tel personnage ? »
Une récupération politique qui ne passe pas
L’étincelle allumée, la première adjointe Lydie Noël va ensuite faire exploser Angelo Tonolli : « lors de la réunion café-chantier, j’ai le souvenir de t’avoir vu manipuler ces gens, d’arriver avec le sourire et un grand plaisir. Je ne peux pas accepter d’entendre certaines choses. »
Déplorant « une mise en cause personnelle », Angelo Tonolli demande à reprendre la parole que lui refuse le maire. Le conseiller de l’opposition s’emporte, Pascal Demarthe lâche « je vous mets un rappel au règlement ».
De son côté, Angelo Tonolli ne décolère pas et demande des excuses : « ça frise la diffamation, c’est scandaleux. »
La séance suspendue, les autres élus pantois
Alors que le groupe d’opposition Abbeville demain Abbeville debout range ses affaires et s’apprête à quitter la salle, Pascal Demarthe siffle la mi-temps dans ce match agité : « je suspends la séance 5 minutes ! »
Après une courte pause laissant les autres élus pantois, le maire, sa première adjointe et les élus de l’opposition sont revenus à leur place. Une fois les esprits apaisés, le conseil municipal a repris son cours non sans une certaine tension.
Angelo Tonolli demande des excuses publiques
Le mot de la fin revenant à Angelo Tonolli en toute fin de séance : « je ne me laisserai pas intimider ni être humilié. Suite à ces propos injurieux, je demande des excuses publiques sinon je porterai plainte. Ce n’est pas digne de notre conseil municipal. »
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