Un jour de juin 2023, la bijouterie Le Cantaloube, installée au sein du centre commercial Les Saisons de Meaux à Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne), a été victime d’un vol. Vers 16h00, une employée a découvert la disparition de sept montres Tissot présentées dans une même vitrine.
Un dépôt de plainte a été effectué et les enquêteurs ont d’abord procédé au visionnage de la vidéosurveillance du magasin. Ils ont rapidement repéré un homme se déplaçant dans les allées, regardant les présentoirs sans jamais chercher à s’adresser à une vendeuse et s’arrêtant un peu plus longtemps devant la vitrine concernée. Puis ils ont réalisé un relevé d’empreintes et d’ADN sur les vitres qui leur a permis d’identifier un homme de nationalité colombienne, âgé de 34 ans, déjà connu de la justice.
Les montres Tissot revendues à Barbès
Quelques mois plus tard, Juan Carlos a été localisé et entendu alors qu’il était incarcéré pour d’autres méfaits. Avec l’assistance d’une interprète, il a reconnu être le voleur. Il a expliqué qu’il venait de faire des courses au supermarché et a remarqué une certaine affluence dans la boutique. Il est entré, a circulé parmi les clients et a observé le va-et-vient du personnel très sollicité.
En manque d’argent, il a saisi l’opportunité d’une vitrine restée déverrouillée. Il a prélevé les montres sans être dérangé qu’il a revendues ultérieurement à Barbès au prix de 100 à 150€ l’unité.
4 mois ferme
Lors de l’audience, Juan Carlos a confirmé sa précédente déclaration. À la demande du président, il a précisé sa situation. Il est » arrivé légalement en France en avril 2023 avec une carte de séjour pour tourisme « . Resté au-delà de la date limite sans avoir le droit d’occuper un emploi, il a alterné le travail illégal et les délits pour subvenir à ses besoins en nourriture et en produits stupéfiants. Il a avoué » une consommation de cannabis et de cocaïne commencée dès l’âge de 13 ans « .
Aucune effraction n’ayant été relevée sur le meuble-présentoir et aucune preuve ne figurant au dossier, la procureure de la République a demandé l’abandon de la circonstance aggravante de ruse, considérant que le vol s’inscrivait bien dans un contexte d’opportunité. Elle a aussi écarté toute notion de récidive, les faits jugés précédemment étant postérieurs à l’affaire. Elle a requis quatre mois de prison ferme sans aucun aménagement compte tenu de la situation administrative du prévenu.
En l’absence d’un représentant du commerce victime et de toute sollicitation de dommages et intérêts, Juan Carlos a été invité à s’exprimer en dernier. Il a confirmé son souhait de repartir en Colombie. Il a demandé à éviter une peine ferme pour pouvoir quitter le pays avec le billet d’avion déjà acheté par sa mère sur un vol tenant compte de sa date de libération. Il n’a pas été entendu et les juges lui ont infligé quatre mois ferme supplémentaires.
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