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voici les soupçons qui pèsent sur l’élu

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Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, est entendu en garde à vue pour « détournement de fonds publics par personnes dépositaires de l’autorité publique » ce mercredi 9 avril 2025 dans le cadre d’une enquête portant sur la nature des tâches effectuées par des chargés de mission à la mairie, a appris l’AFP de source judiciaire.
Il a été convoqué dans le cadre de cette enquête, qui a déjà donné lieu à une perquisition à l’hôtel de Ville en mars 2024, selon cette source.
On fait le point sur ce qui est reproché au maire et sur les soupçons qui pèsent sur l’élu

Une enquête ouverte par la justice en 2024

Grégory Doucet est « entendu en tant que représentant de la collectivité dans une étape normale de l’enquête, pour expliquer le fonctionnement de la Ville et défendre la légalité des décisions prises. Il collabore pleinement avec la justice », a précisé à la presse son porte-parole.

Le régime de la garde à vue est courant dans les affaires judiciaires impliquant des élus. Il permet à la personne entendue de bénéficier d’un cadre juridique très réglementé en étant représenté par un avocat, de pouvoir solliciter des pauses et un médecin.

Au début de 2024, le parquet de Lyon avait ouvert une information judiciaire à la suite d’un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC), et une vingtaine de policiers avait mené le 13 mars une perquisition à l’hôtel de Ville.

Des chargés de mission qui posent question

Le rapport de la Chambre régionale des comptes, examinant la communication externe de la Ville de Lyon de 2016 à 2024, rendu public fin septembre dernier, a mené à l’ouverture de cette information judiciaire.

La mairie était épinglée pour employer un trop grand nombre de collaborateurs « chargés de mission thématique ».

Alors que la municipalité a le droit à 12 collaborateurs, en plus des 8 500 fonctionnaires, elle en comptait 36, soit 24 de trop, pointait le rapport.

Sur la période concernée durant laquelle Gérard Collomb, Georges Képénékian et Grégory Doucet (tous les trois successivement maires de Lyon, NDLR) se sont succédé, les magistrats financiers relèvent qu’outre les 12 collaborateurs de cabinet réglementaires, une vingtaine d’agents, contractuels ou fonctionnaires, travaillant officiellement dans l’administration, exercent en réalité « des missions politiques » auprès des adjoints, « avant leur rattachement en 2021 à un pôle », selon la chambre régionale.

Des pratiques mises en place sous Gérard Collomb

La période concernée inclut les mandats des anciens maires Gérard Collomb (mort en 2023) et Georges Képénékian, en plus de Grégory Doucet, élu en 2020 et qui compte se représenter l’an prochain aux municipales.

Selon le JDD, les enquêteurs ont également placé en garde à vue mardi l’ancien maire Georges Képénékian ainsi que Mme Burlet (directrice de cabinet en 2020), M. Dupeyron (ancien conseiller de Gérard Collomb), M. Roche (directeur du cabinet des adjoints en 2021), et Mme Chambre Foa (directrice de cabinet en 2018-2019).

Le signalement de ces postes de chargés de mission avait été effectué par le groupe d’opposition de droite dirigé par Pierre Oliver, par ailleurs candidat aux municipales 2026.

L’hôtel de ville de Lyon. (©Adobe Stock)

La Ville a supprimé les postes de chargés de mission mais conteste

Après le rapport de la Chambre régionale des comptes, la mairie a finalement supprimé les 24 postes de chargés de mission litigieux. 

La Ville de Lyon fait le choix de mettre en œuvre la recommandation émise par une autorité de contrôle et supprimera le pôle des chargés de mission thématique.

La mairie de Lyon en septembre 2024

« La Ville rappelle que les missions exercées par ces 24 chargés de mission thématique, à l’interface entre les services et les élus, sont nécessaires pour la bonne mise en œuvre des grandes politiques publiques de la collectivité. Les chargés de mission thématique sont des agents administratifs qui exercent leur fonction de manière effective au service des Lyonnaises et des Lyonnais. Leur rôle est de coordonner l’action de la Ville de Lyon dans ses grandes politiques publiques et d’en assurer le suivi », répondait la municipalité en septembre 2024.

Elle avait indiqué que les agents seraient « redéployés et leurs missions évolueront à l’issue d’un processus de dialogue social ». Une date avait été promise pour ce changement : le « début d’année 2025. »

D’autres collectivités font l’objet d’enquêtes judiciaires pour le même type d’affaire : la Région Auvergne-Rhône-Alpes dirigée à l’époque par Laurent Wauquiez (LR) ou encore la Région Ile-de-France pilotée par Valérie Pécresse, également LR.

Avec AFP



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