« Petite navigatrice deviendra grande ! » C’est avec ce titre clairvoyant que La Presse de la Manche avait narré en 2016 « le premier exploit d’une jeune surdouée de la navigation », une certaine Violette Dorange qui avait rallié Cherbourg-en-Cotentin depuis l’île de Wight en… Optimist, à seulement 15 ans et après 15 heures passées seule en mer de la Manche. L’acte de naissance d’une championne.
Avant de devenir cette année la vedette médiatique du Vendée Globe, avec son arrivée placardée en Une de L’Équipe et plus d’un million d’abonnés (« followers ») sur les réseaux, c’est donc dans le Cotentin que la Rochelaise avait commencé à afficher ses qualités et son tempérament bien trempé.
Un comité d’accueil à Cherbourg
Au terme de sa traversée en rade de Cherbourg, on se souvient qu’elle avait imité les « grands » avec un feu de détresse symbole de victoire, devant un comité d’accueil ému aux larmes, au sein duquel on retrouvait Guillaume Henry, ancien directeur du… Vendée Globe, venu en voisin depuis Carteret. « On n’a pas fini d’en entendre parler », promettait-il, visionnaire.
À l’époque, son projet d’adolescente avait effrayé ses parents qui s’étaient d’abord refusés à la laisser partir avant de céder devant son insistance. Violette Dorange, elle, n’a jamais douté. Ou presque.
« Les conditions étaient parfaites »
« Avant le départ, j’ai quand même eu peur. On s’est réveillé à 2 heures pour partir à 4 heures. Je voyais le vent, les vagues, la nuit noire… ça m’a fait stresser ! Mais dès que j’ai embarqué, ça allait mieux. On a croisé des gros bateaux mais je passais derrière. Les conditions étaient parfaites. J’étais un peu fatiguée parfois mais il n’y a pas eu de moments où je me suis sentie mal. Aucun moment de solitude. Aucune frayeur », confiait la championne dans nos colonnes, annonçant déjà sa volonté de persévérer dans le milieu.
C’est mon premier projet et j’espère qu’il est le premier d’une longue série. J’ai fait ça aussi pour me faire connaître dans le monde de la voile, pour marquer les esprits. Pour les sponsors, c’est important.
Près de neuf ans plus tard, il n’y a ainsi rien d’étonnant à voir ce petit bout de femme rayonnant boucler son premier tour du monde, à seulement 23 ans.
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