Peut-on encore parler d’accident, à l’heure d’analyser la terrible défaite (19-32) concédée par la JS Cherbourg (Manche), à Jean-Jaurès contre Sélestat, vendredi 4 avril 2025 ?
Perdre contre le 3e de Proligue n’est pas infamant en soi, mais se faire « écraser », comme l’a lui-même dit Edu Fernandez Roura, de la sorte, est beaucoup plus préoccupant.
Ses joueurs ont offert un gros premier quart d’heure prometteur (10-7, 17e) mais ils n’ont pas réussi à tenir la distance, et c’est cet écart de niveau qui est inquiétant.
Certes, les exclusions temporaires ont été nombreuses, tout comme les pertes de balle, mais cela est-ce suffisant pour, à ce point, enrayer la machine cherbourgeoise, et ainsi traverser le reste de la partie à la manière d’un fantôme ?
Toujours 4 points d’avance sur le 10e
Les lourds revers sont beaucoup trop nombreux depuis la fin de la trêve hivernale. Jaurès ne semble plus être cette forteresse redoutée. Les Mauves ont déjà perdu cinq fois en douze matches depuis le début du championnat, dont trois depuis février, avec des écarts inhabituels (21-26 contre Pontault-Combault, 22-30 face à Caen et donc 19-32 vendredi).
« Ok, on peut perdre, mais pas comme ça », a glissé après la déroute de vendredi Ivan Vekic, l’un des seuls à avoir réussi à offrir une prestation honorable à ses supporters, parfois sans voix dans les dernières minutes, fait rarissime dans la bouillante enceinte équeurdrevillaise :
Oui, j’ai un sentiment de honte, mais c’est normal quand tu perds à la maison avec ce score. Un club comme Cherbourg a besoin d’éviter ce genre de match.
Après Sélestat, les têtes étaient très basses dans les rangs cherbourgeois. Le président Vincent Férey, visiblement énervé, n’a pas voulu réagir à chaud auprès des journalistes.
Edu Fernandez Roura et ses joueurs ont tenté d’expliquer l’inexplicable, mais ils ont bien conscience que ce qu’ils ont proposé contre Sélestat n’est tout simplement pas digne d’un candidat à la montée, pas même d’un prétendant aux play-offs.
Et les Cherbourgeois doivent enchaîner. Dès mardi 8 avril, ils sont attendus par Frontignan, qui vient tout juste de céder la première place du championnat à Dijon, lui aussi après avoir reçu une violente claque (41-24) à Saran.
Et vendredi 11 avril, ce sont les supporters des Mauves qui les attendront, face à Pau/Billère, en espérant retrouver ce visage conquérant qu’ils ne voient que trop peu souvent depuis plusieurs semaines.
Malgré tout cela, la situation n’est pas si dramatique sur le plan comptable. Les Cherbourgeois disposent toujours de quatre points d’avance sur la première équipe non-qualifiée pour les play-offs, pour l’instant Cournon, et trois sur le 9e, Nancy.
Mais il va falloir, à Edu Fernandez Roura et l’ensemble de son staff, trouver les mots justes pour remettre sur pied un groupe marqué pour, au moins, rallier les play-offs. Si cette étape est franchie, le service minimum sera assuré. Et finalement, avec les compteurs remis à zéro, tout redeviendra possible…
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