En juin 2023, le chantier de réfection des réseaux d’assainissement de la ville de La Barre-de-Monts en Vendée battait son plein. D’autant qu’il avait pris un peu de retard pour cause d’éléments extérieurs non détectés.
Lors des changements des canalisations, les parois des profondes tranchées sont équipées de plaques de métal évitant les effondrements des parois. Une précaution et une nécessité toujours mises en place à mesure de l’avancée du chantier.
De nombreuses fractures
Le 12 juin 2023, vers 16 heures, alors qu’une ces plaques était en train d’être posée, un incident s’est produit. Le conducteur de la pelle a soulevé cette plaque de 3,50 mètres par 1,50 mètre, il l’a positionné au-dessus de la tranchée. Au fond de celle-ci se trouvait un opérateur. Le crochet d’attache a cédé d’un coup et la plaque est tombée sur l’ouvrier.
Il a été gravement blessé et a souffert de nombreuses fractures. Il a dû subir plusieurs opérations.
Pas d’antécédents dans l’entreprise
En avril 2025, face à la justice, l’entreprise a dû répondre de blessures involontaires, de violation d’une obligation de prudence et de sécurité. C’est la première fois que ce type d’incident se produit.
Toutefois, l’inspection du travail a mis en avant un manque de vigilance. Le type de crochets utilisés ne semble pas particulièrement fiable. Fin mai, des défaillances avaient été signalées par les ouvriers. De nouveaux systèmes d’attaches avaient été installés.
Malheureusement, « l’un de ces nouveaux crochets a lui aussi cédé », explique le responsable de l’entreprise à la barre.
La partie civile pointe du doigt « la mise à disposition des ouvriers de matériel défectueux », mais aussi « un manque de formation de certains opérateurs, principalement ceux qui réceptionnent les plaques au fond des tranchées. »
Il y a absence de formation des élingueurs, c’est reconnu
Du « matériel inadapté » est également constaté.
Mise en délibéré
Compte tenu des ces éléments le ministère public considère « qu’il existe bien une faute dans le registre de la sécurité ». Compte tenu que l’entreprise ne connait aucun antécédent, une peine d’amende à l’encontre de l’entreprise en sa qualité de personne morale est requise, ainsi que l’affichage pendant deux mois de la peine qui sera prononcée.
La défense met aussi en avant « le manque d’antécédents et estime qu’il n’y pas d’élément intentionnel donc pas de faute pénale ». D’autre part, « les crochets avaient été changés, rien ne pouvait prédire que l’un d’eux, neuf, allait lâcher ».
Le délibéré sera rendu le 22 mai prochain.
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