« Que des gens aient pu vouloir nous souiller, consciemment, c’est ce qui nous blesse ». Une dizaine de jours après le début des inondations du 25 janvier 2025, ce couple qui vit entre les lieux-dits de Mâlon et Baron, près de Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), a non seulement été victime de la montée des eaux, mais de surcroît, d’un cambriolage. Que devient cette famille ?
Ille-et-Vilaine : leur maison retrouvée cambriolée
Leur secteur fut l’une des zones les plus sévèrement touchées par les inondations.
Entre le mercredi 5 et le jeudi 7 février, alors qu’il restait encore 30 cm d’eau chez eux, leur maison était cambriolée :
On a eu accès à la maison à partir du mercredi, on pouvait y accéder en bottes, car il restait 30 cm d’eau. Le lendemain l’eau avait disparu. Par la suite, voyant le portail ouvert, cela a mis la puce à l’oreille de mon conjoint.
Le vendredi suivant, ils découvraient que la porte d’entrée de leur maison avait été forcée au pied de biche, tout comme la porte de leur garage et la fenêtre en triple vitrage brisée ; « il fallait en vouloir pour la casser », commente Kezban.
« Ça s’est passé probablement dans la nuit du 6 au 7 février, mais cela a pu se produire aussi entre le 5 et le 6 février » précise-t-elle.
Leur voisin a lui aussi été victime d’un cambriolage, ayant retrouvé son container d’outillage forcé.
Les voleurs auraient entre 20 et 25 ans
Le couple a déposé une plainte par la suite auprès de la gendarmerie de Guipry-Messac, après avoir constaté les faits.
Les gendarmes pensent que les auteurs de ce vol par effraction sont des hommes plutôt jeunes, âgés entre 20 et 25 ans.
La console PlayStation 5 d’Anthony a été volée alors qu’elle avait pris l’eau, tout comme son outillage. « Nous avions rénové nous-même notre maison et avions donc beaucoup d’outils qui ont été embarqués. Mais ce ne sont pas des voleurs professionnels, car par exemple, l’ordinateur portable qui était à côté de la console n’a pas été volé, tout comme notre cafetière d’une valeur de 700 euros » suppose Kezban.
« Les gendarmes pensent que ce ne sont pas des personnes de la communauté des gitans, car ils ne touchent pas aux affaires d’enfants, or, les vêtements de notre bébé ont été déplacés » ajoute-t-elle.
« Tout est détruit » : le couple a été relogé
Kezban et Anthony ont trouvé une location temporaire, non loin de leur maison en attendant de pouvoir y retourner, car l’électricité est coupée sur place :
Nous avons eu de la chance, car c’est un propriétaire qui nous a priorisés et nous avons pu être relogés en 4 jours. Nous sommes soulagés car autrement avec la petite de six mois, cela aurait été plus compliqué.
Si chez eux tout a été détruit, entre mobilier, matériel électroménager et literie, ils ont pu se rééquiper et se remeubler grâce aux dons de leur famille et du groupe solidaire créé sur Facebook en soutien aux victimes des inondations.
Deux sinistres déclarés
La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle fonctionne et les démarches sont en cours auprès de leur assurance habitation :
« Le premier expert est venu pour constater l’état de catastrophe naturelle et le deuxième va venir pour le vol avec effraction. Nous avons deux sinistres, on ne sera pas remboursé deux fois. Ce qui est volé et qui a pris l’eau est à constater dans le deuxième sinistre » indique Kezban
« Rien n’est récupérable » : l’eau est montée jusqu’à 3m50
« Rien n’est récupérable » regrette Kezban. L’eau est montée jusqu’à 1m50 dans les pièces à vivre de leur maison, mais en prenant en compte leur garage, c’est jusqu’à 3m50, qu’elle est arrivée.
« Pour les inondations, on s’est dit qu’on a tout perdu, mais on ne l’a pas mal vécu, le pire est passé, les assurances fonctionnement et il y a eu une belle solidarité, de sorte que l’on n’a rien eu à débourser pour se remeubler. En revanche, que des gens aient pu en rajouter et vouloir nous souiller, consciemment, c’est ce qui nous blesse » déplore-t-elle.
L’enquête des gendarmes est en cours.
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