Trois personnes de Châteaubriant (Loire-Atlantique) ont été condamnées ce jeudi 27 février 2025 par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) pour « blanchiment aggravé » après avoir été dénoncées par un « courrier anonyme » arrivé en mars 2021 à la gendarmerie.
La justice garde la BMW et la Mercedes d’artisans accusés de « blanchiment » à Châteaubriant
Celui-ci révélait l’existence d’un « réseau de blanchiment » par « des artisans de la région de Châteaubriant ».
Il était alors apparu que de « nombreux chèques » émis par des entreprises du bâtiment étaient encaissés sur les comptes personnels d’un prévenu. Cet homme âgé aujourd’hui de 57 ans se faisait également « livrer des matériels » par l’enseigne Gedimat « à son domicile », a-t-il été dit à l’audience.
Son associé, âgé lui de 34 ans, avait été placé en garde-à-vue le 30 novembre 2022 : il avait admis faire « des travaux supplémentaires chez des particuliers » et les avoir « encaissés » sur son compte bancaire personnel.
Une voiture achetée 87 000 euros €
De la même manière, il faisait « appel à des sous-traitants » et leur « versait plus ce qu’il leur devait » ; le « trop-perçu » était alors remboursé sur son compte bancaire personnel. Son épouse de 36 ans avait donc à son tour été inquiétée : elle était la secrétaire de l’entreprise.
Dans ces conditions les gendarmes avaient procédé à la saisie de la BMW X6 xDrive d’un prévenu, que celui-ci avait achetée « 87.000 € » en avril 2022, et de plusieurs comptes bancaires.
La Mercedes GLE du couple – achetée auprès du premier en juin 2022 pour « 40.000 € » – avait subi le même sort.
Les juges n’ont toutefois pas vraiment pu s’appuyer sur les chiffres des gendarmes : ils se sont « trompés de colonnes entre les débits et les crédits » dans leurs tableaux, a expliqué un avocat de la défense à propos de leur « confusion totale ».
Des « travaux faits au black chez des particuliers »
« Ce contentieux est particulièrement chronophage et nécessite une enquête rigoureuse... Le parquet doit d’ailleurs souvent prendre lui-même en charge la rédaction des faits reprochés », a commencé par rappeler de façon générale le procureur de la République.
Lui-même est ainsi « surpris » que le délit d’abus de biens sociaux (ABS) n’ait « pas été abordé » dans cette affaire mais le traitement de ce dossier « appartient à une autre époque », veut-il croire.
Il n’était en tous cas « pas mécontent de l’évacuer » car ce genre d’erreurs « fait la joie de la défense ».
Six mois de prison avec sursis
Reste que les prévenus ont « qualifié eux-mêmes » des montants encaissés de « travaux faits au black chez des particuliers » ; l’épouse et secrétaire d’un prévenu « ne s’y est pas opposée » et a « reconnu les faits ». Ils pouvaient donc être déclarés coupables.
Au final, cette dernière a écopé de trois mois de prison avec sursis et son mari de six mois de prison avec sursis. Leur Mercedes GLE, un « téléphone Apple » et un ordinateur ont également été confisqués par la justice.
Le premier prévenu a eu la même peine que le second : il a écopé de six mois de prison avec sursis. Il s’est aussi fait confisquer sa BMW et environ 10.000 € qui étaient sur des comptes bancaires.
GF (PressPepper)
Source link
