Quelques larmes à la barre, du stress… Pourtant, avant ce jeudi 6 mars 2025 au tribunal des Sables-d’Olonne, cette automobiliste avait déjà comparu à plusieurs reprises pour des délits routiers. Elle n’a que 23 ans. Cette fois, les conséquences de » son laisser-aller » au volant sont graves. La victime, un septuagénaire, n’est pas assis sur le banc de la partie civile, mais sur un fauteuil roulant électrique.
Il est, depuis le 11 mai 2022 à 8 h 50 du matin, paraplégique.
Collision
La collision s’est produite sur la commune de Sainte-Flaive-des-Loups à l’intersection de la route du Girouard. La jeune femme tourne à gauche alors que l’homme, alors âgé de 69 ans, au guidon de son vélo trike arrive en face. Elle lui refuse la priorité. C’est la terrible collision : il » fait un soleil » au-dessus de la voiture. La vertèbre cervicale fracturée, il est handicapé à vie.
Réputé prudent, ce retraité est un grand sportif. Au tribunal, il raconte ses » 18 000 kilomètres effectués en 2020 « . Ce jour-là, » elle lui a tout pris : ses jambes, sa passion pour le sport, sa vie « , lance Alicia Mastromonaco représentant le ministère public.
» Tout ça, ce n’est pas un manque de pot, un hasard « , tonne la partie civile. De fait, sur les circonstances de l’accident, elle s’appuie sur le témoignage d’une automobiliste qui suivait la prévenue : « Elle n’a pas mis son clignotant « .
Des condamnations en attente d’exécution
De ce clignotant, elle » ne se souvient pas « . Couper la voie de circulation prioritaire ? » Je pensais qu’il allait s’arrêter. »
C’est tout juste » si ce n’est pas la faute de mon client « , enrage la partie civile.
» Elle a fait un choix. Encore aujourd’hui, elle peut en faire. Pas mon client. Il a besoin d’aide 24 heures sur 24. Il est une victime dans son fauteuil avec toutes les contraintes existantes, tant pour lui que pour ses proches. »
Et le ministère public de constater : « Sept condamnations depuis 2019, la dernière pour vol avec une peine d’un an de prison ferme à la clé et encore non exécutée, mais surtout de nombreuses infractions routières, y compris des conduites sans permis. Je suis au volant, je fais ce que je veux, c’est un profil particulièrement inquiétant. »
Une lourde peine est requise : trois ans de prison ferme et interdiction de repasser le permis de conduire pour une période de cinq ans.
Délibéré la semaine prochaine
La défense affirme que sa cliente » ne nie pas la souffrance de la victime, qu’elle est capable de regrets, de responsabilités « . Mais, » elle ne peut pas expliquer. Elle a été très marquée quand elle a su qu’il ne pourrait plus marcher. Elle a même fait une tentative de suicide. Aujourd’hui, elle est toujours suivie psychologiquement. » La révision des réquisitions à la baisse, » d’autant qu’elle a une peine de dix-huit mois en attente » est plaidée.
Le jugement a été mis en délibéré. Il sera rendu ce 20 mars prochain.
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