Depuis ce mardi, elle n’est officiellement pas candidate aux Municipales 2026 à Toulouse. Pour autant, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, ne compte pas rester en marge du débat politique qui va se jouer dans la Ville rose ces prochains mois.
Alors que plusieurs personnalités de gauche se sont déjà lancées dans la course, comme Régis Godec pour les Écologistes, François Piquemal pour La France insoumise, ou Isabelle Hardy pour Génération.s, la présidente de Région Occitanie va notamment observer de près ce qui va se passer au sein de sa formation, le Parti socialiste, qui doit, dans les prochaines semaines, également choisir son chef de file… Et pour elle, celui-ci n’aura clairement pas vocation à discuter d’une quelconque alliance avec La France Insoumise.
« Une alliance avec François Piquemal est impossible »
À nouveau interrogée ce mercredi 12 février 2025 sur le scrutin toulousain, lors d’une conférence de presse dédiée au budget de la collectivité, Carole Delga l’a assuré : « La gauche peut gagner à Toulouse, j’en suis certaine. On (le Parti socialiste, NDLR) va discuter pour trouver un capitaine d’équipe », a-t-elle ajouté, « François Briançon mène les négociations ». Et elle a poursuivi :
Une alliance avec François Piquemal (LFI) est impossible. Pour moi, l’abaya dans les lycées, c’est par exemple hors de question. Nous n’avons pas la même idée sur le développement de Toulouse non plus.
Haro sur « ceux qui se disent de gauche et acceptent le repli communautaire »
Expliquant avoir fait le choix de ne pas se présenter dans la Ville rose par « attachement à la Région », la présidente Delga a insisté sur sa volonté farouche de « ne rien partager » avec LFI. « Pour gagner, il faut savoir avec quel projet », a poursuivi l’élue, avant de durcir le ton :
Je ne souhaite pas permettre des accrocs à la laïcité pour gagner. Les positions ambiguës sur le Hamas ne sont pas acceptables non plus. Je ne veux travailler qu’avec des personnes qui condamnent le terrorisme. La montée de l’antisémitisme n’est pas résiduelle (contrairement à ce qu’avance Jean-Luc Mélenchon, NDLR). Ceux qui se disent de gauche et acceptent le repli communautaire, je ne souhaite pas travailler avec. Ce n’est pas bon pour un pays, pour une région, mais aussi pour une ville comme Toulouse.
Et de conclure : « Nous n’avons pas la même vision du vivre ensemble avec les députés LFI. La République, c’est l’émancipation et le rassemblement. C’est impossible avec eux. »
« François Piquemal est un non-événement pour les Toulousains »
Et si veille, en réaction à la décision de Carole Delga, le député LFI de la 4ᵉ circonscription de la Haute-Garonne avait indiqué que l’annonce de l’élue « est un non-événement », ce mercredi, l’intéressée lui a répondu de façon cinglante : « François Piquemal a dit que ma non-candidature est un non-événement ? Je pense que François Piquemal est un non-événement pour les Toulousains ».
« Elle n’a jamais été attachée à l’union de la gauche »
Contacté par Actu Toulouse, François Piquemal n’accuse pas le coup : « Par ce type de propos, Madame Delga confirme juste qu’elle n’a jamais été attachée à l’union de la gauche. Elle montre également l’impasse qu’était l’hypothèse de sa candidature. Entre elle et Jean-Luc Moudenc, il n’y a aucune différence. Ils sont par exemple d’accord sur des projets écocides comme celui de l’autoroute A69 par exemple ».
« Une fausse piste en vue de la présidentielle »
« Madame Delga semble avoir utilisé cette fausse piste de candidature à Toulouse pour annoncer qu’elle se prépare à être candidate à l’élection présidentielle (en référence au lancement du site caroledelga.fr ces dernières heures, NDLR) », poursuit le député-candidat. « Ce n’est pas très respectueux des Toulousains ».
Quant à moi, les brevets de légitimité politique me sont donnés par les Toulousains et non par une personnalité qui a n’a eu de cesse d’essayer de casser l’union de la gauche.
L’Union des forces du NFP « toujours en discussion »
Le député de la 4ᵉ circonscription de la Haute-Garonne estime que « la non-candidature (de Carole Delga) peut être un élément facilitant pour nos amis écologistes », ces derniers ayant été mis au ban de la majorité lors des dernières Régionales en Occitanie. Il assure continuer à travailler à « une union de tous ceux qui se reconnaissent dans le programme du Nouveau Front Populaire » :
Nous sommes toujours en discussion avec les composantes du Nouveau Front Populaire.
Moudenc vs Piquemal ? « Ce ne sera pas le second tour »
Interrogée pour savoir si elle soutiendrait François Piquemal dans le cas d’un second tour entre le maire (divers droite) Jean-Luc Moudenc et le député insoumis, Carole Delga a botté en touche, en évacuant : « Ce ne sera pas le deuxième tour ! »
Avec Maxence Dourlen et Guillaume Laurens
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