Tout commence par une information transmise au service local de police judiciaire (SLPJ) de Montpellier. Elle semble banale. Elle s’avère précieuse. Les enquêteurs décident de creuser. Très vite, un réseau de trafic de stupéfiants se dessine. Il ne s’organise ni dans la rue ni à l’ombre des halls d’immeubles. Il opère en ligne, sur les réseaux sociaux. La messagerie Telegram sert de vitrine et de point de contact.
Les policiers lancent leurs premières surveillances. L’opération prend de l’ampleur. Les déplacements sont nombreux. Les lieux changent régulièrement. Les suspects utilisent plusieurs véhicules et logements, entre la mi-janvier et le 17 mars.
La campagne comme cachette
Le 17 mars dernier marque un tournant. Deux hommes sont repérés dans un gîte loué sur Airbnb, dans un coin tranquille près de Clermont-l’Hérault. Ils sont en pleine vente. Âgés de 29 et 48 ans, ils ne sont pas armés mais détiennent 250 g d’herbe de cannabis, 90 g de résine et 790 euros en liquide. La police enchaîne avec deux perquisitions. Les saisies explosent. Dans la première planque : plus de 3 kg d’herbe, 2 kg de résine et 320 €. Dans la seconde : plus de 3 kg d’herbe, près de 8 kg de résine. Mais aussi deux armes à feu. Un pistolet automatique de calibre 9 mm. Un revolver .38 spécial. Et un gilet pare-balles marqué « gendarmerie ».
Dans l’après-midi du même jour, les enquêteurs ciblent un troisième lieu. Direction Juvignac, à l’ouest de Montpellier. Un jeune homme de 21 ans est interpellé. Il ne possède ni drogue ni arme. Mais la quantité de matériel retrouvé interpelle : une trentaine de téléphones portables et une cinquantaine de cartes SIM. Assez pour gérer une logistique complète de trafic, à distance, sans jamais se montrer. Le lendemain, nouvelle opération. Cette fois, les policiers remontent la piste jusqu’à Usclas-d’Hérault, toujours dans un logement Airbnb.
Un homme de 58 ans est arrêté. Il est de nationalité espagnole. Il cache 2,5 kg d’herbe de cannabis et 200 g de résine. Les cinq suspects sont placés en garde à vue. Tous reconnaissent leur implication et ont été déférés devant le parquet de Montpellier.
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