Depuis sa naissance, la vie du petit Yohan* se heurte à l’inconséquence de ses parents. Il est né d’une relation d’un soir, et son père a choisi d’assumer sa paternité, même s’il n’en a pas mesuré toutes les conséquences. La mère de l’enfant s’est très vite montrée défaillante, minée par ses problèmes psychologiques. La garde de Yohan lui a été retirée. Dans un premier temps, c’est la sœur du prévenu qui a accepté de se voir confier son éducation, avant que son père sans travail, ni logement, remonte la pente petit à petit.
Un appartement familial dans un sale état
Sous la surveillance étroite de l’Aide Sociale à l’Enfance, le jeune garçon s’est installé avec son père dans un studio à Corbeil-Essonnes. Mais l’expérience a tourné court. Le 2 septembre 2024, c’est le jour de la 2e rentrée scolaire pour Yohan. En milieu d’après-midi, des mères de famille le découvrent seul assis, dans une coursive, près de son domicile. Il réclame des gâteaux. Elles appellent immédiatement la Police.
Après une enquête rapide, les fonctionnaires de police trouvent l’appartement de son père. Les cendriers sont pleins, des canettes vides jonchent le sol, des couteaux sont posés en évidence sur la table du salon. Finalement, ils arrivent à joindre Leopold*, le père de l’enfant.
Il explique, comme à la barre du tribunal, que la veille, il était parti en soirée à Montreuil et qu’il avait demandé à son ami d’enfance de s’occuper de son fils en son absence. La soirée a duré et le père de famille a dû accompagner une amie à l’hôpital à la suite d’un accident de circulation.
Condamné à 70 heures de travaux d’intérêt général
« J’ai besoin de rééquilibrer ma vie », se justifie difficilement le prévenu quand il est interrogé sur ses défaillances parentales.
« Vous avez des problèmes pour répondre aux convocations de l’Aide Sociale à l’Enfance, Monsieur. Votre vie est encore trop dispersée pour vous occuper sereinement de votre enfant », le sermonne la présidente du tribunal.
L’avocate des parties civiles s’est également montrée circonspecte sur ses capacités à exercer son autorité parentale. « Le petit Yohan est très perturbé. Il est souvent triste et il éprouve des difficultés d’apprentissage scolaire. Le père de famille a été condamné à 70 heures de Travail d’Intérêt Général (TIG) qui se transformeront en une année de prison ferme en cas d’inexécution. La garde temporaire du petit garçon lui a été retirée. L’enfant a été confié aux services sociaux.
*Les prénoms ont été changés.
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