Dans la galerie marchande du centre commercial Auchan de l’avenue de Paris, à Soisy-sous-Montmorency (Val-d’Oise), les agents de surveillance veillent un peu plus encore qu’à l’accoutumée ce jeudi 30 janvier 2025. « La direction d’Auchan nous a dit que la sécurité avait été renforcée. Avec les autres commerçants, nous sommes tous beaucoup plus vigilants afin de minimiser les risques », confie Rachid Lahmar, le responsable de la boutique Bouygues attaquée la veille, mercredi 29 janvier 2025, par une équipe de braqueurs.
104 téléphones volés
Il était peu après midi lorsque trois individus, le visage masqué, ont fait irruption dans le magasin situé juste à l’extérieur de la galerie et dans lequel se trouvaient des clients et deux employés.
« L’un d’eux a cru, l’espace d’une seconde, qu’il s’agissait d’un canular. Sa collègue, elle, a tout de suite compris qu’il s’agissait d’un braquage », raconte leur manager.
Les malfaiteurs n’ont pas laissé le moindre temps de réflexion à leurs victimes. Sous la menace d’une arme et d’une bombe à gaz lacrymogène, ils ont ordonné à l’ensemble des personnes présentes de se rendre dans la réserve.
Mon vendeur a notamment été attrapé par le col et bousculé. Ils l’ont ensuite contraint de donner le code afin d’ouvrir le coffre qui ne contentait que des téléphones. Ils ont volé 104 boîtes.
Le montant exact du préjudice n’avait pas encore été déterminé par le responsable du magasin ce jeudi midi, mais celui-ci devrait s’élever à plus de 100 000 euros.
Un portable géolocalisé, deux individus interpellés
Le butin en poche, les braqueurs ont pris la fuite après avoir répandu du gaz lacrymogène dans la boutique. « Tout s’est passé en quatre minutes », précise Rachid Lahmar avant de confier que les trois malfaiteurs « ont rejoint un quatrième homme qui les attendait dans une voiture stationnée sur le parking du centre commercial ».
Leur cavale n’aura pas duré bien longtemps. Grâce au système de géolocalisation de l’un des téléphones, les policiers ont pu rapidement retrouver la trace des braqueurs présumés. Deux d’entre eux ont ainsi été interpellés vers 12h40 à Argenteuil.
Selon nos informations, alors que plusieurs téléphones seraient tombés du coffre de la voiture, celui s’étant ouvert durant la fuite, c’est pour recel de vol que les suspects ont été, dans un premier temps, placés en garde à vue. Leur participation au braquage ne ferait toutefois guère de doutes.
Si les fonctionnaires du commissariat d’Enghien-les-Bains avaient initialement été saisis de l’affaire, la suite des investigations a été confiée au Service interdépartemental de la police judiciaire (Slpj).
Ce jeudi, les enquêteurs cherchaient toujours à identifier les deux autres individus ayant participé au braquage.
« Il ne fallait surtout pas tenter de jouer les héros »
Une attaque au cours de laquelle aucune des victimes n’a été blessée. Particulièrement choqués, les deux employés ont pu bénéficier d’un suivi psychologique mis à leur disposition par la direction de Bouygues Telecom.
« C’est assez dur pour eux, je m’en veux énormément de ne pas avoir été là », soupire le responsable du magasin qui n’avait jamais été braque par le passé.
J’avais rappelé à l’ensemble des employés dernièrement que si un jour nous étions visés, il ne fallait surtout pas tenter de jouer les héros. C’est notre vie qui est en jeu.
Ce rappel n’était pas anodin, plusieurs magasins de téléphonie ayant été frappés par des vols à main armée ces dernières semaines. Lundi 27 janvier 2025, c’est une boutique SFR du centre commercial Carrefour de Massy (Essonne) qui avait été visée.
« On y pense forcément. J’avais d’ailleurs vu des policiers surveiller plus que d’habitude le centre commercial. Ils m’avaient assuré que c’était normal. Aujourd’hui, je me pose des questions, à savoir s’ils n’étaient pas au courant que des braqueurs pourraient passer à l’action dans le secteur », souffle Rachid Lahmar.
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