« J’ai tué mon ami ! » C’est ainsi que Jason P., qui comparaît cette semaine aux assises de Seine-et-Marne pour assassinat, s’exprimait lorsqu’il appelait les pompiers le 9 avril 2022. Les secours et la police nationale se rendaient immédiatement sur les lieux du crime, dans un pavillon de Melun, 36 rue Louis-Beaunier.
« Une vengeance »
Là, ils découvraient Nour Eddine B. inconscient. Couvert d’hématomes – il aurait reçu de nombreux coups de pied et de poing à la tête -, celui-ci était conduit à l’hôpital de la ville, avant d’être redirigé à Henri-Mondor, dans le Val-de-Marne, avec un pronostic vital engagé. Malheureusement, l’homme, victime également d’une tentative d’étranglement, ne se relevait pas de son coma et décédait le 5 mai 2022. Il avait 50 ans.
Jason P. était aussitôt placé en garde à vue. Il était positif à l’alcool et à la cocaïne. Aujourd’hui âgé de 26 ans, il expliquait avoir passé l’après-midi avec son hôte, dont il voulait « se venger », affirmant avoir été violé à plusieurs reprises.
Les deux hommes se connaissaient depuis quelques mois, et Nour Eddine B. lui avait proposé d’emménager chez lui, car il « n’avait nulle part où aller. » Le jour du crime ultra-violent, il aurait entendu des voix l’incitant à passer à l’acte, projetant cela « depuis environ un mois. » Le mis en cause se rétractait ensuite, contestant la préméditation.
Apologie du terrorisme
Fiché S car il voulait partir faire le djihad en Syrie en 2019, Jason P. a un parcours de vie chaotique. Né dans une fratrie de 10 enfants, il a été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance dès ses 11 ans. Il errera entre 14 foyers et 20 familles d’accueil.
Sans diplôme et alcoolique – il a expliqué consommer deux bouteilles de vodka par jour -, il a déjà été hospitalisé en psychiatrique. Et sur son profil, les nombreuses expertises se contredisent. Sa personnalité est de « type borderline » pour les unes. Mais les experts ne mentionnent pas pour la plupart une altération du discernement au moment du passage à l’acte, hormis un psychiatre. Nul doute que le procès, qui s’ouvre ce mardi 18 mars 2025, fera la part belle aux débats sur ce point.
Le verdict est attendu le jeudi 20 mars. Jason P. actuellement en détention provisoire, a déjà cinq condamnations à son casier, dont l’une à huit mois de prison pour apologie du terrorisme à Coutances (Manche), en février 2021.
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