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Un escort-boy accusé de « viols aggravés » lors de soirées « chemsex » à Nantes



La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a maintenu en détention provisoire, ce vendredi 7 février 2025, un homme de 44 ans accusé de « viols aggravés » sur des partenaires contraints de prendre des stupéfiants lors de leurs relations.

« Chemsex »

Le Nantais avait été dénoncé par un premier jeune homme en juillet 2023 : ce dernier avait décrit aux enquêteurs avoir expliqué avoir été victime d’un « viol aggravé » dans un contexte de soirées « chemsex », un néologisme résultant de la contraction des mots anglais « chemicals » (produits chimiques) et de « sex ».

Cette pratique consiste à consommer des produits psychotropes à plusieurs pendant les activités sexuelles pour les rendre plus intenses et les prolonger. 

Cela peut exposer les participants à des risques accrus d’infection sexuellement transmissible, d’addiction aux substances et d’apparition de troubles psychiatriques au long cours.

Or, dans cette affaire, le suspect est séropositif depuis 2013 et se savait contaminé.

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Le premier plaignant avait donc expliqué s’être rendu à son domicile, à Nantes, avant d’accepter de prendre de la MDMA et de la 3-MMC, des drogues de synthèse. Une « rapide » relation sexuelle était intervenue mais les deux amants avaient dû s’interrompre.

Quelques heures plus tard, le quadragénaire était « venu le récupérer » et s’était « énervé » parce que son partenaire était « trop sur son portable ». Il lui avait préparé « une seringue de 3-MMC », ce que l’autre avait refusé : il avait alors été « insulté » par son hôte « énervé ».

« Trois injections dans chaque bras »

Pour le calmer, le plaignant avait expliqué avoir finalement « consenti à l’injection » mais son corps avait « très mal réagi » : il avait été pris de « vomissements » et de « sueurs froides ».

Le quadragénaire avait alors considéré qu’il n’était « pas assez défoncé », et le jeune homme avait cédé aux nouvelles injections par peur de la colère de son partenaire. Il s’était vu administrer « six injections » – « trois dans chaque bras » – avant de subir « des pénétrations forcées ».

« Je ne sentais plus rien, j’étais comme spectateur de la situation », dira ultérieurement le plaignant aux enquêteurs, dont les « lésions » ont été constatées par un médecin légiste. Il s’est aussi souvenu de « flashs » au cours desquels il avait « un morceau de tissu enfoncé dans la bouche ».

La police était donc intervenue au domicile du Nantais : sur place, un homme avait expliqué qu’il était « là pour des relations sexuelles » avec « des drogues de synthèse ». Des « seringues » et autres « tubes d’inhalation » ont été saisis chez cet homme inconnu de la justice et qui avait une activité « d’escort ».

Les enquêteurs ont par la suite fait le rapprochement avec « une autre procédure » : un autre jeune homme a décrit des « faits » similaires mais sa plainte avait dans un premier temps été classée sans suites.

Depuis les faits, le plaignant est « hospitalisé en psychiatrie », a-t-il été dit lors de l’audience publique de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes.

Une tentative de défénestration

Ce dernier avait eu « du GHB versé à son insu dans son verre » par le quadragénaire, qui lui avait aussi « injecté de la 3-MMC », a-t-il été ajouté lors des mêmes débats.

Il s’est vu imposer plusieurs « viols », alors qu’il était en « pleurs ». Le plaignant avait finalement pu « prendre la fuite » grâce à « l’intervention d’un voisin ».

D’autres rapprochements ont par la suite été faits avec d’autres affaires : depuis juillet 2024, l’homme de 44 ans est ainsi mis en examen pour « violences aggravées » par un homme et pour avoir « tenté de défenestrer » un autre – des faits qu’il « conteste ».

Reste qu’après un an et demi de détention, ce « célibataire sans enfant » souhaitait rentrer à son appartement nantais pour « devenir architecte d’intérieur ». « J’ai entamé des démarches de soins », avait ainsi mis en avant ce quadragénaire décrit comme n’ayant « aucune empathie » par les experts.

L’avocate générale s’était pour sa part opposée à sa remise en liberté, craignant « un renouvellement » des faits, des « pressions » sur les témoins et les victimes et enfin une possible « soustraction » à la justice.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes s’est finalement rangée à son avis.

CB/PressPepper



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