Un homme de 59 ans, a été jugé au tribunal du Havre pour exhibition sexuelle devant un père et son fils de 8 ans à proximité d’une aire de jeux pour enfants. Les faits remontent au vendredi 21 février 2025
« Je cherchais des boutures »
« C’est d’abord moi qui l’ai aperçu », témoigne la victime adulte, qui avait été intriguée par des bruits de branches cassées, comme si quelqu’un venait de tomber d’un arbre non loin. « J’ai espéré que les enfants ne le voient pas, mais j’ai vu dans le regard de mon fils aîné que c’était trop tard. Je m’en vais quelques instants et quand je reviens, monsieur n’est plus là ».
« Environ vingt bonnes minutes plus tard, je le vois revenir vers le même arbre. Oui, j’ai eu des propos véhéments, et encore, j’ai été très gentil ce jour-là », déclare encore la victime. Une course-poursuite s’engage alors, et le père de famille rattrape l’homme et appelle la police.
En retour, l’homme de presque 60 ans ne donne pas d’explications claires et contredit le témoignage de l’interrogatoire effectué auparavant avec la police. « Je n’ai jamais rien fait. Je cherchais des boutures », justifie le prévenu. « « Qu’est-ce que vous faisiez le sexe à l’air ? », demande le président. On ne poursuit pas en justice les personnes qui cueillent des fleurs. »
Le prévenu l’affirme : « Ils n’ont jamais vu mon sexe. »
Le président lit alors l’interrogatoire de l’enfant de 8 ans qui a vu uniquement les fesses du prévenu. « On a cru que c’était un animal, mais c’était une personne », relate le rapport. Les enfants de 4 et 5 ans présents, occupés à jouer avec leurs cousins, ne gardent pas souvenir de l’incident. En revanche l’aîné a eu des difficultés à dormir les semaines suivantes. Pour son père, le lien est évident.
Jamais condamné
Pendant toute la scène, les deux plaignants père et fils n’ont aperçu que les fesses de l’individu qui prenait la fuite, et son pantalon sur ses chevilles alors qu’il était accroupi. Se pose ainsi pour le tribunal la question des limites du délit d’exhibition.
Ici, aucun acte sexuel réel ou simulé n’est avéré, malgré des doutes sur une possible masturbation avant que l’homme ne tombe de l’arbre. Père de cinq enfants, marié, le prévenu n’avait jamais été condamné auparavant.
« J’ai choisi d’aller vers la Justice, aucun coup n’a été porté. Je me promène souvent dans les parcs du Havre. Je me sens en sécurités et les autres parents aussi. Je demande que monsieur soit condamné », a déclaré le père victime.
L’homme a été reconnu coupable avec une obligation de soins psychologiques, et une interdiction de travailler avec des mineurs pendant dix ans. Il doit verser 300 € et 100 € aux victimes mineure et majeure, et 254 € d’amende.
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