C’est un choc à Lille (Nord) : le maire Martine Aubry a annoncé sa démission de son poste, à un an de l’élection municipale 2026. De quoi évidemment susciter un grand nombre de réactions dans la classe politique locale. Des hommages quasi-unanimes, à l’exception de quelques-uns.
Pluie d’hommages à Martine Aubry dans le Nord et le Pas-de-Calais
A gauche, évidemment, le sénateur Patrick Kanner a salué un « un grand maire qui passe le flambeau » tandis que la conseillère régionale Sarah Kerrich-Bernard estime que « la nouvelle génération a encore besoin de sa hauteur de vue ».
Chez les Verts, le candidat annoncé aux Municipales Stéphane Baly « salue, non sans émotion, la femme d’État, les actions menées en tant que ministre et son engagement au service des Lilloises et des Lillois. J’ai eu des désaccords tout en partageant des valeurs ancrées à gauche. »
Idem pour Marine Tondelier qui, malgré des « divergences », salue « la femme d’État, figure de gauche qui n’a jamais renoncé sur ce point, et à qui l’on doit des avancées sociales majeures ». Pour Karima Delli, « Lille est devenue une métropole européenne, festive, belle et dynamique. Sans Martine Aubry, nous, Lilloises et Lillois, nous ne serions pas aussi fiers de notre ville. Tu as réussi le pari de la rendre plus attractive. Nous aimons notre ville. »
Xavier Bertrand et Damien Castelain unanimes
Plus à droite, le président de la Région Hauts-de-France Xavier Bertrand rend hommage à un « maire de caractère, attentive à chacun, qui a su imposer une vision notamment en faisant de la culture une priorité. Une maire qui aura profondément marqué Lille de son empreinte ».
Le président de la Métropole européenne de Lille Damien Castelain estime qu’elle a « façonné et transformé notre territoire par sa vision et son engagement. Je tiens à lui rendre hommage et à la remercier ». Le maire de Marcq-en-Barœul Bernard Gérard, quant à lui, assure avoir « toujours pu échanger avec Martine Aubry dans un esprit constructif et respectueux. Elle a constamment défendu avec passion sa ville et ses habitants ».
Violette Spillebout, candidate Renaissance aux Municipales 2026, est plus incisive : « Cette décision ouvre tous les horizons pour Lille et renforce ma détermination : celle de me consacrer entièrement à notre ville et, avant tout, à ses habitants. Nous ne manquerons pas au prochain conseil municipal de rendre hommage à ses 30 années d’exercice du pouvoir ». Au sein de la même opposition municipale, Ingrid Brulant « salue l’énergie de Martine Aubry et lui souhaite une belle retraite. « Mais faire nommer maire son adjoint méconnu, en huis clos à 11 petits mois des Municipales c’est piper les dés pour 2026. À ce stade il fallait assumer ce mandat tout en préparant et déléguant ».
Même constat pour le candidat divers droite Louis Delemer qui salue malgré tout l’engagement de Martine Aubry durant plus de deux décennies.
LFI saute sur l’occasion
Du côté de La France Insoumise, l’hommage est bien moins soutenu. Le député de Roubaix David Guiraud salue d’abord « son engagement et sa longévité qui forcent le respect. Avant d’enchaîner : « Pour le reste, elle incarne fidèlement le Parti socialiste et ses évolutions, des 35 heures au refus de censurer Bayrou. »
L’ex député Adrien Quatennens ne prend pas ce soin : « Martine Aubry c’était mieux avant. Enlisée dans les intrigues de couloirs, la succession n’a pas été préparée », estime-t-il.
Plus généralement, dans un communiqué, LFI regrette « l’auto-congratulation habituelle lors de son annonce, et l’absence de perspective pour les classes populaires de Lille, Lomme et Hellemmes, toujours plus appauvries et tout autant ségrégées qu’il y a 25 ans. Une page se tourne aujourd’hui sur un entre-soi socialiste à bout de souffle ».
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