Dans l’espace Les Abords, situé au rez-de-chaussée de la faculté de Lettres et Sciences humaines de l’université de Bretagne occidentale (UBO), rue Duquesne, une intéressante exposition. Le premier volet, intitulé Nuit et société, de l’exposition collective Cohabiter la nuit. À voir jusqu’au 3 avril 2025.
À l’accueil, deux étudiantes du service culturel, pour la médiation et le gardiennage. Et gilda charrier, maîtresse de conférences en sociologie à l’UBO et membre de la chaire Noz Breizh, créée en 2022 et dirigée par Edna Hernández González. « Chaire dont le but est de produire des travaux scientifiques dans le cadre d’études de la nuit », précise gilda charrier. « Pour les restituer, nous organisons chaque année un colloque. Et, pour toucher davantage de monde, nous organisons des conférences, des expositions. »
En photos
Comme Nuit et société, proposée actuellement dans l’espace Les Abords. « Mise en scène » par un groupe d’étudiantes de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne (Eesab). Qui ont agencé, en différents supports, des images de la Rennaise Margot Dejeux, photographe et journaliste. « Je souhaitais révéler les opprimé.es de la nuit. La place des personnes grosses, racisées, atteintes de TSA, à travers six portraits. »
D’autres de Mathilde Vieilledent, photographe à Édimbourg. « Cette série, Relou, explore le poids du harcèlement de rue, en particulier pour les femmes. Elles dépeignent les moyens ingénieux qu’elles utilisent pour tenter de lutter contre leur peur et leur insécurité. »
« Les photos entrent en dialogues avec des extraits d’entretien, que l’on peut écouter grâce à des QR codes, ou que l’on peut lire », ajoute gilda charrier. Entretiens menés par des étudiants de Sociologie et Géoarchitecture qui ont travaillé avec le photographe et ethnologue Benjamin Vanderlick, à la rencontre d’habitants témoins dans les secteurs de Quéliverzan et Fontaine-Margot à Brest et Le Rody à Guipavas. Ils exposent également leurs clichés scientifiques et sensibles réalisés à cette occasion et des cartographies.
L’éclairage public
L’ensemble est remarquable. « Dans le cadre de la chaire, nous abordons plusieurs axes, comme le droit à la ville, c’est-à-dire l’idée que chacun doit pouvoir profiter de l’espace public, quelle que soit sa condition, son identité », pose gilda charrier.
« Parmi nos travaux, on cherche ce qui pourrait freiner l’accès à l’espace public, notamment la nuit. La Métropole est l’un de nos partenaires, nous posons la question de l’éclairage public, son extinction dans certains secteurs, l’acceptabilité par la population (jusqu’où on est d’accord, avec ce que cela induit, les effets sur la biodiversité…). »
Le deuxième volet, Nuit et bien commun, sera exposé du 24 avril au 9 mai, également dans l’espace Les Abords. Le troisième, Nuit, entre intime et politique, à la BU Lettres.
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