Alors qu’il s’apprêtait à prendre un énième arrêté instituant des mesures de sécurité pour le match entre le Toulouse FC et l’OGC Nice, dimanche 2 février 2025, dans la Ville rose, le préfet Pierre-André Durand s’est épanché jeudi 30 janvier 2025 lors d’un échange avec une poignée de journalistes sur ces arrêtés préfectoraux à répétition à l’occasion de la venue dans la Ville rose du moindre adversaire du Téfécé en Ligue 1.
Et il s’est livré à un comparatif cinglant entre les supporters de foot et de rugby, qui ne manquera pas de faire sourire (ou pas) dans la capitale de l’Ovalie.
« La culture du spectateur de rugby ou de foot est très différente »
« On peut regretter que la culture du spectateur de rugby ou de foot soit très différente », a d’emblée asséné le préfet.
L’ambiance pendant ou après un match de rugby donne rarement lieu à des violences, quelle que soit l’intensité sur le terrain. À l’inverse, lors des matchs de foot, il y a régulièrement des débordements, qui visent le mobilier urbain, les biens publics, ou même les bars.
« Le club de Strasbourg a demandé un arrêté » selon le préfet
« Parfois, ce sont eux [les clubs concernés, NDLR] qui demandent un arrêté d’encadrement », a développé le représentant de l’État dans le département. « Quand Strasbourg s’est déplacé à Toulouse », le 12 janvier dernier, « le club l’a demandé, car il y avait des menaces de supporters toulousains. Et il y a eu des tentatives de caillassages de bus… ».
Un violent incident avec des supporters de l’OM
Pierre-André Durand rappelle aussi des incidents qui avaient défrayé la chronique en avril dernier, quand l’Olympique de Marseille avait débarqué à Toulouse :
Pour la venue de l’OM l’an dernier, nous avions pris un arrêté préfectoral afin d’encadrer la venue des supporters et de fixer des horaires pour leurs bus, mais l’un d’eux est venu plus tôt que prévu et ses supporters ont dégradé un bar…
Le client d’un bar attaqué à la barre de fer par des supporters de l’OM
Dimanche 21 avril dernier, fraîchement descendus d’un bus qui était stationné à proximité, certains supporters de l’OM, vêtus de noir et de cagoules, étaient visiblement décidés à mener une expédition punitive dans un établissement de l’avenue de Muret, antre de supporters du Téfécé. Après avoir violemment agressé à coups de barre de fer un des clients — qui n’était pourtant pas supporter des Violets, ni même fan de foot —, ils avaient brisé la vitrine du bar, vandalisé le rideau de fer, dégradé du mobilier…
Les supporters de Marseille menacés d’interdiction
Résultat : le 31 août dernier, lors de la reprise du championnat et le retour du club phocéen dans la Ville rose, le préfet de Haute-Garonne a tapé du poing sur la table pour éviter qu’un tel épisode ne se reproduise : « On a menacé l’équipe (l’Olympique de Marseille, NDLR) d’interdire ses supporters de venir », raconte Pierre-André Durand.
« Vous voyez la différence avec les matchs de rugby… », lance le préfet, avant d’ironiser : « Est-ce la forme du ballon ? Je ne sais pas, mais le contraste est fort ».
Un nouvel arrêté pour Toulouse-Nice
À quelques heures de l’affiche entre le Toulouse FC et l’OGC Nice, dimanche au Stadium, Pierre-André Durand a donc pris jeudi soir un nouvel arrêté préfectoral. Évoquant un « match classé à risques par la Division nationale de lutte contre le hooliganisme« , il détaille « les mesures de sécurité » prises pour « encadrer les supporters ».
Leur arrivée sur l’île du Ramier sera étroitement surveillée et l’accès au Stadium sera uniquement « autorisé aux supporters de l’OGC Nice munis de billets délivrés par l’intermédiaire du club ».
Les fans des Aiglons peuvent aussi oublier toute tentative de week-end dans la Ville rose : en dehors du match, « toute personne se prévalant de la qualité de supporter de l’OGC Nice ou se comportant comme tel » est visée par une « interdiction de déplacement dans la ville de Toulouse », du samedi à 14h au lundi à minuit, à l’intérieur du périmètre matérialisé en violet dans la carte ci-dessous.
Dans le même registre, les fans azuréens « ne peuvent se prévaloir de la qualité de supporter de l’OGC Nice ou se comporter comme tel dans le Stadium de Toulouse, en dehors du secteur qui leur est réservé ».
Pétards et fumigènes interdits, pont fermé
À l’intérieur de ce même périmètre et aux mêmes dates, le préfet a aussi prohibé « la possession, le transport et l’utilisation de tous engins pyrotechniques, pétards et fumigènes et de tous objets pouvant faire office de projectiles ».
Enfin, le pont Pierre de Coubertin sera totalement fermé à la circulation, 2h30 avant le début du match. Il rouvrira au coup d’envoi du match, puis fermera à nouveau 15 minutes avant la fin de la rencontre, pour « permettre l’évacuation du public ».
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