Solène, souffrant de troubles moteurs et mentaux, est morte dans l’indifférence générale à l’âge de 21 ans. Issue d’une fratrie de six enfants, elle habitait avec sa famille dans une tour du quartier de Surville, à Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne.
Son père, Lucien, âgé de 78 ans, a été condamné le lundi 3 février 2025 pour non-assistance à personne danger. Avec son épouse, il avait aussi été mis en examen pour délaissement de personne incapable de se protéger, suivi de mort, indique Le Parisien. Un décès survenu en octobre 2016 en raison d’un épuisement général : Solène ne pesait plus que 35 kilos pour 1 m 40. Elle n’avait plus de dents et était nourrie de purées.
Pas soignée, jamais scolarisée
La mère étant décédée, le tribunal correctionnel de Fontainebleau n’a pu que constater l’extinction de l’action publique en ce qui la concerne. C’est donc son mari qui a dû assumer seul la responsabilité de cette tragédie entretenue dans le huis clos familial. Jamais scolarisée, Solène n’était pas non plus suivie médicalement.
« Depuis l’âge de 6 ans, elle n’est sortie qu’une ou deux fois, indique l’avocate de la défense, Me Anne Berney. Toute la famille vivait sous l’autorité inflexible de la mère, qui était contre les médecins qu’elle accusait d’avoir provoqué chez sa fille un choc septique à la suite d’une opération des amygdales. » Personne n’a porté plainte et pour le président du tribunal, cette affaire représente aussi « un échec de la société ».
Soulignant « l’absolue gravité du comportement » des parents, il a prononcé une peine en tenant compte de l’âge et du mauvais état de santé du prévenu. Alors que le procureur, Arnaud Faugère, avait requis quatre ans de prison avec mandat de dépôt, Lucien s’en sort avec 5 ans de sursis simple.
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