Le quartier des Aubiers est le théâtre d’une série de vols très violents depuis plus d’un an, dévoilait récemment actu Bordeaux dans un article. Quelques jours après une série d’interpellations dans le quartier, le parquet de Bordeaux livre plus de détails sur ces vols et les mineurs mis en examen.
Les agressions se sont déroulées sur « le secteur avoisinant la cité des Aubiers et la ligne de tramway C reliant le centre-ville de Bordeaux au parc des expositions et au Stade Matmut Atlantique », situe Renaud Gaudeul, procureur de la République.
« Agressées avec une extrême brutalité »
Souvent ciblées aux arrêts de tram Cracovie et les Aubiers, les victimes étaient « isolées par des auteurs systématiquement masqués et porteurs de capuches, avant d’être agressées avec une extrême brutalité, parfois sous la menace d’armes blanches, pour voler cartes bancaires, téléphones portables, vêtements de marque », décrit le parquet. Certains faits ont été filmés par les mis en cause eux-mêmes.
« Depuis le début de l’année 2024, 82 victimes, dans la grande majorité des étudiants des établissements scolaires et école d’enseignement supérieur situées à proximité, ont été recensées », détaille le procureur de la République.
Le 15 octobre dernier, quatre jeunes de 14 à 16 ans avaient déjà été interpellés. Ils étaient « essentiellement receleurs » et les agressions n’ont pas pris fin. Depuis novembre, 57 nouvelles plaintes « de vols avec violences en réunion, extorsions, extorsions avec arme, vols avec arme » ont été déposées.
Sept individus interpellés
Par la suite, « un long travail d’analyse et de surveillances a permis de procéder à des recoupements et à l’identification de sept jeunes hommes, âgés de 15 à 17 ans, inconnus ou très peu connus des services de police et de justice. »
Arrêtés mercredi 19 mars lors d’une vaste opération de justice, les sept mineurs ont également vu leurs domiciles perquisitionnés. « Un nombre élevé des objets volés, ainsi que plusieurs autres biens de valeurs » y ont été retrouvés et saisis.
Certains d’entre eux ont reconnu une partie des faits, d’autres les ont contestés ou on choisi de garder le silence. Ils ont tous été mis en examen « des chefs de vols avec violences en réunion, extorsions, extorsions avec arme, vols avec arme ». L’un pour 28 faits, trois individus pour 7 faits, le reste pour 11, 17 et 22 faits. Ils encourent entre 15 et 30 ans de prison.
Quatre mineurs sont actuellement en détention provisoire, un cinquième est surveillé par bracelet électronique mobile, un sixième a été placé dans un centre éducatif fermé et le dernier, sous contrôle judiciaire, n’a pas le droit de se rendre aux Aubiers.
« Cette réponse exceptionnelle de l’institution judiciaire pour des mineurs non connus ou peu connus des services de police prend en compte l’extrême gravité des faits et leur récurrence », précise le procureur.
D’autres opérations aux Aubiers
Les deux jours suivants ces interpellations, plusieurs autres opérations ont été menées dans le quartiers. Elles ont « mobilisé à chaque fois une cinquantaine de fonctionnaires de police, dont la CRS84, ainsi que des agents des finances publiques mais également de la direction départementale de la protection des populations », détaillent le procureur et le préfet de la Gironde.
Lors de ces opérations, des parties communes d’immeubles, la voie publique, et plusieurs commerces du quartier ont été contrôlés. Elles ont permis de saisir plus d’un kilogramme de produits stupéfiants (cannabis et ecstasy), d’interpeller deux individus de nationalité étrangère, porteurs de faux documents d’identité, et d’ouvrir deux enquêtes pour emploi d’étrangers sans titre de travail.
Les représentants de l’État affirment que de telles actions vont être répétées.
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