Une pratique aux conséquences dramatiques qui se généralise. Ce mardi 4 mars 2025 s’est tenu à Paris le lancement du plan de prévention et de lutte contre le port et l’usage des armes blanches par des mineurs. Autour de la table pour signer la convention : la Préfecture de Police, la mairie, le parquet, le rectorat et la protection judiciaire de la jeunesse. On vous explique les différentes mesures de ce « plan couteau » contre ce phénomène qui inquiète.
Une augmentation des saisies d’armes blanches
Le lancement de ce plan s’inscrit dans une actualité marquée par les drames liés aux armes blanches. En décembre, une rixe au couteau causait le décès d’Abbas, 16 ans, aux abords du lycée Rodin. Fin janvier, Elias, 14 ans, était poignardé à mort pour son téléphone portable par deux mineurs près de la porte d’Orléans.
Si ces tragédies marquent, les chiffres restent pourtant stables, comme a tenu à le rappeler le Préfet de Police Laurent Nuñez : « La part de mineurs mis en cause dans des faits de délinquance baisse de manière continue ces dernières années ». En revanche, deux phénomènes inquiètent : l’augmentation des saisies d’armes blanches dans la capitale (6 500 en 2024 contre 6 000 en 2023), et l’âge en baisse des jeunes impliqués dans les rixes (16 ans en 2024 contre 17 l’an passé).
Des actions de préventions intensifiées
Le cœur de ce plan : la sensibilisation. Une campagne d’information va être mise en place au sein des établissements scolaires. Cette sensibilisation passera par la diffusion d’une vidéo sur les dangers de porter une arme blanche et des distributions de flyers. Ces derniers rappelleront les peines encourues, mais aussi le risque de mort que peut entraîner cette pratique qui se banalise. « Un adolescent n’a pas à avoir d’armes blanches sur lui. Il n’y a aucun motif », a martelé le recteur de l’académie de Paris.
Les adultes ne seront pas en reste. « Une session de formation a été dispensée en janvier dernier aux médiateurs et policiers municipaux. L’idée est de les déployer pour qu’ils transmettent ces informations aux plus jeunes », a expliqué l’adjoint à la sécurité de la Ville de Paris Nicolas Nordman. Les commerces vendant de potentielles « armes blanches par destination », c’est-à-dire des couteaux de cuisine ou autres objets tranchants, seront aussi sensibilisés.
Contrôles et répression renforcée
En parallèle, la présence des médiateurs va être plus forte avec des recrutements prévus. « Nous voulons passer de 50 à 100 effectifs », a annoncé Nicolas Nordman. Les policiers municipaux et nationaux seront aussi mobilisés, avec notamment des patrouilles près des établissements scolaires, mais aussi des centres sportifs. Des contrôles renforcés seront effectués au sein des armureries.
Entre les murs des écoles, la rigueur sera aussi de mise, comme l’a développé le recteur : « Tout élève porteur d’un couteau dans l’établissement sera traduit en conseil de discipline. Il pourra aussi faire l’objet d’un signalement au parquet, comme le veut l’article 40 du Code de procédure pénale ».
Un appel à projets lancé
Dans un temps plus long, de nouveaux projets devraient permettre de sensibiliser aux dangers du port de l’arme planche. Un appel à propositions a été lancé dans ce sens par la mairie de Paris. « Nous avons pour le moment reçu une centaine de projets. Nous allons en sélectionner plusieurs. Une enveloppe de 200 000 euros a été prévue pour les financer », a détaillé Nicolas Nordman.
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