Un mauvais rêve. Qui se répète. 7 ans après, Antoine Dupont s’est de nouveau rompu les ligaments croisés du genou droit. Contre l’Irlande, toujours. Le demi de mêlée et capitaine du XV de France repart donc pour un long chemin de croix : opération, rééducation, réathlétisation, reprise individuelle puis collective. En 2018, le Toulousain avait mis 8 mois afin de retrouver les terrains. Mais il était revenu fort, très fort.
Dupont blessé contre l’Irlande en 2018
3 février 2018. Entré en jeu à la 66e minute en remplacement à Maxime Machenaud, Antoine Dupont est foudroyé après une tentative de crochet même pas 10 minutes après. Le gamin de Castelnau-Magnoac, 21 ans à peine, s’est immédiatement pris la tête entre les mains, bien conscient que quelque chose de grave s’est produit.
L’émotion est vive. « Oh non, je ne veux pas voir », réagit Fabien Galthié, alors commentateur sur France 2, au moment où le premier ralenti est diffusé. « C’est triste, car ce gamin-là a encore fait une entrée énorme. Il nous a amené ce petit truc qui manquait au XV de France. Oui Messieurs, Dames, levez-vous pour une standing ovation », rajoute à ses côtés le journaliste Mathieu Lartot, attristé.
Outre Dupont, Matthieu Jalibert s’est aussi blessé lors de ce match. Et les Bleus, vraiment pas vernis à cette époque-là et adepte des défaites encourageantes, se sont inclinés après 40 phases de jeu et un drop de 45 mètres de Jonathan Sexton à la 83e (13-15). Samedi noir.
Opération, rééducation
Très vite, les craintes ont laissé place au verdict des examens : rupture des ligaments croisés du genou droit. Le jeudi, Antoine Dupont passait par la case opération. « Planning de rééducation déjà établi avec le staff médical. À bientôt sur les terrains », écrivait-il sur le réseau social X, montrant pour l’occasion une forme de positivisme.
La suite, ce fut un long chemin de croix. Rééducation. Réapprendre à marcher. Réathlétisation. Seul, souvent. À Toulouse, ou bien au CERS de Capbreton. Et puis retour au club. Un gros travail sur sa reprise d’appui, Dupont utilisant beaucoup les crochets.
Au mois de juin, il retouche enfin le ballon. Et forcément, il faut retravailler toute la technique individuelle. « Son déconditionnement physique l’oblige à rebosser sur des choses qu’il n’avait pas travaillées sur le rugby, comme sa passe ou sa vision », racontait le manager Ugo Mola dans un reportage sur Canal +. Du temps pour retrouver des sensations, et lui faire oublier cette blessure loin d’être anodine.
Retour en professionnel 8 mois après
Au mois d’août, Antoine Dupont part avec Toulouse en stage en Andorre. Les sensations reviennent bien. Le 30 septembre, le demi de mêlée effectue son retour officiel. Sur un terrain annexe d’Ernest-Wallon, pour affronter le Racing 92 avec les Espoirs de Toulouse. « J’ai le genou un peu raide, mais je suis tellement content de rejouer », raconte-t-il.
Il ne faut attendre qu’une semaine de plus, le 6 octobre, pour le revoir en pro. Soit en tout 8 mois d’attente. Contre Agen, il entre en jeu, en même temps que Thomas Ramos, pour les 20 dernières minutes. Suivent deux matchs de Champions Cup, face à Bath et le Leinster, là aussi en tant que remplaçant. On le sent, l’appréhension est là, palpable. Dupont se rassure, mais a un peu de mal à retrouver son côté supersonique.
Cela n’empêche pas le XV de France de l’appeler pour la tournée de novembre. 3 tests, 3 fois comme doublure de Serin. Il faut attendre le 27 novembre, et un déplacement à Perpignan pour voir Antoine Dupont commencer une rencontre. Le résultat : 80 minutes, et un triplé d’anthologie. « Super Toto » est bien de retour.
Sa saison ? Elle s’est terminée en apothéose par une finale de Top 14 au Stade de France et un Brennus soulevé après une victoire contre Clermont. Au Stade de France, lieu de sa première grave blessure à un genou…
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