Trente-six heures après une course poursuite avec les forces de l’ordre, un habitant de Lisieux (Calvados) de 25 ans a été jugé en comparution immédiate pour conduite malgré la suspension de son permis, récidive de conduite sous stupéfiants, défaut d’assurance, usage de stupéfiants et refus d’obtempérer.
« Un refus d’obtempérer dans la gamme haute », précisera la représentant du ministère public.
« Rarissime de trouve ça en procédure »
Lors de cette audience, ce Lexovien de 25 ans apprendra avoir été condamné par défaut le 6 avril 2023 à 6 mois de prison pour des délits routiers. « C’est rarissime de trouver ça en procédure », a soupiré Delphine Mienniel, faisant allusion aux moyens déployés par les policiers pour interpeller le mis en cause, au milieu de la nuit.
La méthode du pare-brise étoilé
En effet, il n’est pas courant qu’ils jugent utile de sortir leur arme de service et que l’un d’eux brise un pare-brise de crainte de voir la voiture d’un fuyard redémarrer après une course poursuite.
La méthode du pare-brise étoilé pour l’opacifier n’a pas été du goût du prévenu, qui a lancé en début d’audience :
« Je ne pense pas que cette technique soit enseignée à l’école de police ! »
Plus tard, il interpellera les magistrats à plusieurs reprises notamment pour leur demander s’il connaissent le nombre de personnes conduisant sans permis en France. « Il y en a énormément, a convenu la procureure. Ce n’est pas pour autant que cela vous exonère de votre responsabilité ».
Un livreur de repas
Contrôlé le 10 octobre dernier au guidon d’un cyclomoteur – alors que son permis de conduire a été suspendu un mois auparavant – puis 10 jours plus tard pour le même motif, auquel s’ajoute un usage de stupéfiants, ce livreur de repas ne s’était pas rendu aux convocations des policiers.
Il sera interpellé dans la nuit du 29 au 30 janvier au volant d’une Volkswagen Jetta, à l’issue d’une course-poursuite avec les fonctionnaires du commissariat.
A vive allure, dans le centre-ville
Il était environ 2 heures du matin lorsqu’un équipage de policiers entreprend de contrôler la Volkswagen circulant à vive allure dans le centre-ville. Pris en chasse par le véhicule de police, signaux sonore et lumineux actionnés, le conducteur s’engage avenue Sainte-Thérèse en direction d’Évreux, puis prend la rocade à 120 km/h vers Caen.
Il sort à la bretelle de Beuvillers qu’il traversera à un train d’enfer malgré la présence de piétons.
Prostré au volant
Finalement, après une course effrénée d’une dizaine de minutes, il est pris en étau route d’Orbec, à Glos, entre le véhicule de police et un autre venu à sa rescousse qui a réussi à se positionner devant lui.
Contraint de s’arrêter, l’homme ne coupe pas le contact et reste prostré au volant de la voiture dont il verrouille les portes. C’est ce comportement inhabituel qui a incité les policiers à sortir leur arme de service et l’un d’eux à casser le pare-brise pour le dissuader de redémarrer.
Il ne conduit pas « pour faire le beau »
« Chaque fois que j’ai été contrôlé, c’était pour le travail ». Appelé à s’expliquer sur les faits qu’il n’a pas cherché à contester, le prévenu précise ne pas conduire « pour faire le beau ».
« Ce n’est pas pour cela que vous êtes moins dangereux pour les autres » rebondit la procureure, soulignant qu’il ne travaillait pas lors de son interpellation, à 2 heures du matin.
« Il faut peut-être respecter les règles »
Quant à son refus d’obtempérer, le jeune homme s’évertue à le justifier par le nombre d’amendes qui se sont accumulées au fil de ses comparutions; et dont le total atteindrait plusieurs dizaines de milliers d’euros. « Il faut peut-être respecter les règles, tout simplement », lui suggère la présidente.
En raison de la gravité des faits qui lui sont reprochés, le Lexovien est condamné à 12 mois de prison avec mandat de dépôt à l’audience. Son permis de conduire est annulé. Il devra attendre un an avant de pouvoir le repasser.
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