Ce mardi 1er avril 2025, le ton serait monté en commission des Affaires culturelles alors que les parlementaires examinaient la proposition de loi pour réformer l’audiovisuel public, prévoyant la création d’une holding regroupant France TV et Radio France.
Un accrochage entre Rachida Dati et une fonctionnaire de l’Assemblée nationale a entraîné une suspension de l’examen de ce texte, alors que les débats avaient démarré dans l’après-midi et qu’un millier d’amendements restent au menu.
La présidente de la commission des Affaires culturelles, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, évoque la « prise à partie » d’une fonctionnaire, dans un communiqué de presse.
Un amendement jugé irrecevable
Selon les informations du Figaro qu’actu.fr confirme, Rachida Dati n’aurait pas apprécié que les fonctionnaires du Palais Bourbon jugent irrecevable un amendement qu’elle souhaitait déposer. Celui-ci devait faire tomber des amendements « d’obstruction » d’une partie de la gauche, selon les mots de la ministre.
Le député insoumis Aurélien Saintoul a raconté sa vision de la scène à actu.fr.
La séance était suspendue après que le gouvernement a déposé « un amendement global en dernière minute ». S’en est suivie « une suspension de séance pour permettre aux services d’en faire quelque chose d’acceptable ». La salle se vide alors et il ne restait que « 4-5 députés ».
Selon l’insoumis, cela n’aurait pas plus à Rachida Dati, « sans doute, parce que ça traînait à ses yeux ». Elle aurait alors « commencé à parler haut à la cheffe de division de la commission ».
« Vous ne me parlez pas comme ça […] avec vos sourires hypocrites […] moi je dis les choses franchement », aurait lancé la ministre, selon des propos rapportés.
Je me suis approché pour lui dire « Mme la ministre vous n’avez pas à vous adresser comme ça aux services de l’Assemblée ».
« Elle était bouleversée »
L’accrochage se transforme alors en confrontation entre l’insoumis et la ministre, qui « ont un contentieux depuis la commission d’enquête sur la TNT ».
Quelques attaques personnelles fusent entre les deux. Elle « m’a envoyée sur les roses et s’est moquée de moi en me disant que j’étais un gosse de riche, que je n’avais jamais travaillé », indique Aurélien Saintoul, qui lui aurait répondu, « qu’elle était une arriviste ».
La situation se serait calmée au retour dans la salle de la présidente de la commission. Le député insoumis affirme que l’administratrice de l’Assemblée « était encore bouleversée ».
Emmanuel Grégoire réagit
L’un des potentiels rivaux de Rachida Dati, Emmanuel Grégoire, a lui estimé qu’elle « a agressé verbalement une fonctionnaire de l’Assemblée nationale ». « L’Assemblée nationale est un lieu où l’exemplarité n’est pas une option, elle est une exigence politique et morale. Cette exigence doit d’autant plus s’appliquer pour une ministre en exercice. »
Rachida Dati dément
Auprès de Libération, un proche de Rachida Dati confirme l’incident entre Aurélien Saintoul et elle, mais pas avec la fonctionnaire, concédant toutefois qu’« elles n’étaient pas d’accord ».
« Il y a eu un échange vif avec une administratrice », hors caméras, selon l’entourage de la ministre, qui récuse toute insulte. La décision de suspendre l’examen du texte est « politique » car la gauche n’obtenait pas les votes voulus, selon la même source.
Finalement, une suspension de l’examen du texte a été décidée par Fatiha Keloua Hachi, déclarant qu’elle « ne peut tolérer ce type de comportement ».
Les conditions ne sont pas réunies à ce stade pour poursuivre sereinement l’examen de la proposition de loi.
Selon les services de l’Assemblée, l’examen du texte doit reprendre ce mercredi à 15 h.
Avec AFP.
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