Il a crevé l’écran sur FFF.tv. Dans le long reportage de 35 minutes que la Fédération Française de Football a consacré au parcours des U18 du Dinan-Léhon F.C. en coupe Gambardella (la coupe de France des juniors), on y découvre Nicolas Lecoq, le coach de l’équipe, notamment lors de deux causeries d’avant-match en tous points remarquables. Les mots sont justes, ses joueurs adhèrent. Et les jeunes du Stade Brestois, adversaires ce jour-là en 1/16e de finale, sont passés à la trappe.
Une très forte équipe d’Amiens au prochain tour
Ce sont maintenant ceux du SC Amiens qui vont maintenant effectuer le déplacement en Côtes-d’Armor et se présenter sur la pelouse du stade du Clos-Gastel (dimanche 2 mars 2025 à 14 h 30). Ce sera en 1/8e de finale de la prestigieuse épreuve, et Nicolas Lecoq a bien conscience qu’à chaque tour passé, c’est la marche suivante qui est un peu plus haute que la précédente.
« Cette génération d’Amiens, c’est celle qui a été sacrée championne de France des U17 il y a un an, qui fournit trois ou quatre joueurs à l’équipe de France de cette catégorie d’âge, et dont au moins un joueur a déjà joué avec les pros en Ligue 2 », prévient l’entraîneur du DLFC, impressionné mais déterminé.
Le tirage complet des 1/8e de finales de la Gambardella
Rennes – Drancy ou Monaco
Le Poiré/Vie – Dijon
Nantes – Racing-Club de France
Toulouse – Auxerre
Dinan-Léhon – Amiens
Belfort ou Torcy – OGC Nice
Bastia – Lyon
La Maladrerie Caen – Avranches
Une jambe fracturée, une carrière brisée
Avec ses « minots », il revit des sensations trop vite oubliées quand, alors en formation au Stade Rennais après avoir tapé ses premiers ballons à l’ASC Léhon puis être passé par le pôle de Ploufragan, il avait été victime d’une double facture tibia-péroné dont il ignorait alors qu’elle l’empêcherait de poursuivre son rêve de devenir footballeur professionnel.
« Le plâtre qui m’avait été posé avait été trop serré. Il m’en est resté des séquelles irréversibles, une paralysie au niveau de la cheville qui a perdu l’essentiel de sa mobilité ». Il était revenu jouer au foot à Dinan-Léhon, en U18 avec ses potes, puis comme d’autres à l’époque avait signé à Montgermont, dans la banlieue de Rennes (Ille-et-Vilaine).
Petit détour de deux ans par Tahiti
Titulaire d’un Master II en biodiversité, il avait ensuite, pour y enseigner, mis le cap sur Tahiti, « le paradis sur terre », où il avait joué à l’AS Pirae avec la légende locale Marama Vahirua, ancien joueur de Nantes et Nice. Mais au bout de deux ans, il avait dû revenir en métropole.
Comme aimanté, c’est au Clos-Gastel qu’il avait reposé son sac de sport et rechaussé les crampons, avec l’équipe C de « Vonvon » Perroquin, « pour m’amuser », il n’était plus depuis longtemps le joueur qu’il avait failli être.
Motivation en berne mais passion du ballon toujours… chevillée au corps, Nicolas Lecoq s’est donc tourné tout naturellement vers la formation, d’abord avec les tout petits puis successivement avec les différentes catégories d’âges du foot à 11 dans son club de toujours, simplement délaissé pour une pige de deux ans à Dinard (Ille-et-Vilaine) où Jérôme Guindé, le responsable du pôle formation du DLFC était allé le récupérer, vite fait-bien fait, au bout de deux ans. Avec le succès que l’on sait maintenant…
Une réussite collective
« Ce qu’on réalise avec cette équipe des U18 est sensationnel. Ces joueurs, pour la plupart, ont grandi ensemble depuis l’école de foot. Moi-même, je les avais eus en U16 », savoure celui qui est aussi enseignant spécialisé dans un établissement de l’éducation nationale à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), et qui n’omet jamais d’associer dans la réussite de son équipe ceux qui l’accompagnent, le staff, Alan Jéhan (son adjoint), Guillaume Lejeune (le préparateur physique), Anthony Jeanne et Isaïa Hubert (entraîneurs des gardiens), les dirigeants, Stéphane Gaudin, Jérôme Campion et Désiré Lecomte. Ceux, aussi, qui lui ont tant appris par le passé, à commencer par son père, Philippe, toujours éducateur au club, lui aussi.
L’enseignant a toujours soif d’apprendre
Titulaire du Brevet d’entraîneur de football (BEF) et expert aussi en analyse vidéo, Nicolas Lecoq se verrait bien enrichir son bagage de nouveaux diplômes. C’est que le formateur ne manque pas d’envie, « j’ai même beaucoup d’ambitions », et il ne s’en cache pas.
Il se verrait bien un jour entraîneur une équipe séniors, « et pourquoi pas dans un championnat national ». Mieux, son graal serait, un jour, d’intégrer « le centre de formation d’un club professionnel ». Toujours cette volonté de transmettre.
Des rêves qu’il entretient « avec beaucoup d’humilité, le chemin est encore long pour cela et va me demander beaucoup de travail encore, sans certitude d’y parvenir ».
Pour l’heure, « on discute avec les dirigeants de Dinan-Léhon des suites à donner et des possibilités qui pourraient être trouvées pour engager de nouveaux cursus de formation ».
Sous surveillance
De toute façon, ses envies d’ailleurs et d’autres choses ne sont pas forcément pour tout de suite et peut-être même pour jamais, « je suis très bien ici où on me laisse travailler tranquillement, c’est une vrai chance », apprécie-t-il.
Dimanche, il imagine que les performances de certains de ses joueurs seront scrutés par quelques émissaires de clubs plus huppés en repérage dans les parages. Il n’est pas interdit de penser que son travail à lui aussi sera observé attentivement…
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