Depuis ce lundi 10 février 2025, les 14 229 habitants de Saint-Orens-de-Gameville, l’une des villes qui connaît la plus forte progression de population de l’agglo de Toulouse, ont un nouveau maire… Un nouveau maire, mais un visage bien connu : Dominique Faure est de retour aux affaires. « Mes collègues me demandent de reprendre la mairie », confie-t-elle.
Députée 15 jours, ministre plus de deux ans
Lors d’un vote du conseil municipal, Dominique Faure a été réélue par ses pairs du Conseil municipal de Saint-Orens, après la démission de Serge Jop. Sous les applaudissements, l’ex-maire, devenue (éphémère) députée puis ministre, a retrouvé à 65 ans son fauteuil de première magistrate de la commune, qu’elle avait occupé entre 2014 et 2022, après plus de deux ans passés au gouvernement.
À l’été 2022, quelques semaines après avoir été élue députée de la 10ᵉ circonscription de Haute-Garonne, Dominique Faure avait été nommée secrétaire d’État à la Ruralité par la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne. Une mission furtive puisque quatre mois plus tard, elle était propulsée ministre des Collectivités territoriales et de la Ruralité. Un poste qu’elle a occupé jusqu’en septembre 2024, quand le gouvernement de Gabriel Attal, renversé par l’Assemblée nationale, a dû démissionner.
« Mes collègues me demandent de reprendre la mairie »
Après un revers lors des Législatives anticipées de juin 2024, l’ex-joueuse de tennis de haut niveau (Dominique Faure a tout de même été classée 12ᵉ Française), qui était restée conseillère municipale de Saint-Orens, mais aussi conseillère métropolitaine de Toulouse, retrouve donc ses mandats locaux : « Une continuité », dit l’élue, qui a toujours gardé un œil attentif sur les affaires de sa ville.
« Mes collègues de la majorité me demandent de reprendre la mairie », glisse Dominique Faure à Actu Toulouse avant le conseil municipal. Car si Serge Jop, à qui elle avait confié les rênes de la commune pendant son intérim à Paris, n’a « pas démérité, bien au contraire », elle fait valoir que ce militaire à la retraite, âgé de 78 ans, « avait indiqué qu’il arrêterait à la fin du mandat ».
C’est une suite logique, mais aussi une nouvelle étape dans ma vie politique locale, qui me tient beaucoup à cœur.
À un an des élections, faut-il y voir une déclaration de candidature ? Interrogée, Dominique Faure ne veut pas griller les étapes, mais annonce la couleur : « Il n’y a pas de secret sur le fait que si je suis en bonne santé, mes collègues et moi serons prêts à demander à nouveau la confiance aux Saint-Orennais, et je serai tête de liste ».
Elle va redevenir vice-présidente de Toulouse Métropole
À Toulouse Métropole, Dominique Faure avait été entre 2020 et 2022 1ʳᵉvice-présidente de Jean-Luc Moudenc en charge du Développement économique. Elle va aussi reprendre du galon dès jeudi lors de la séance du conseil communautaire, puisqu’elle indique reprendre la délégation de Serge Jop, 3ᵉ vice-président en charge du dialogue intercommunal. Un remaniement qui prévaut « pour un an » jusqu’aux prochaines élections municipales et métropolitaines, fait-elle observer.
« C’est une petite délégation, mais elle me plaît beaucoup, car elle invite les maires à mutualiser », témoigne l’ex-ministre déléguée aux collectivités territoriales. Elle entend « aller rencontrer les élus des 37 communes pour voir où il y a du sens à nouer des accords, à mutualiser des services… ».
« Gagner 1,5 mois de chantier » sur la RM2
De retour à la mairie, Dominique Faure va vite remettre les mains dans le cambouis… et récupérer quelques dossiers chauds : « L’aménagement de la RM2 » (route métropolitaine 2, NDLR), qui fait vivre un cauchemar à certains commerçants et de nombreux automobilistes, « va être ma grande priorité cette année », avance l’élue. « Je vais écrire une lettre dès demain à tous les commerçants, pour les informer de la situation par rapport aux travaux de la RM2, qui impacte durement certains d’entre eux ».
Nous venons d’obtenir qu’une deuxième équipe de Toulouse Métropole soit déployée sur une partie majeure du chantier, entre la mairie et le SPAR. Elle travaillera en rotation avec la première, ce qui permettra d’étendre les horaires de travaux de 6 heures à 22 heures et permettra de gagner 1,5 mois de chantier.
D’après Dominique Faure, la partie entre Toulouse et le cœur de ville de Saint-Orens devrait être terminée avant l’été, celle entre le rond-point du SPAR et l’entrée de Saint-Orens fin octobre.
Des ratés avec la Métropole
Alors que localement, des voix (de commerçants) se sont élevées pour dénoncer la gestion du dossier par les services de la Métropole, Dominique Faure reconnaît : « Ils ne me semblent pas avoir suffisamment anticipé, mais ils ont été très réactifs », avec notamment « la mise en place rapide de panneaux pour orienter vers tous les commerces ».
Toulouse Métropole a été extrêmement surpris de l’ampleur de la révolte des commerçants, ils n’avaient pas mesuré à quel point cette route était commerçante.
« Je me suis saisie de ce sujet avec le maire dès début décembre. On s’est bagarré pour une meilleure prise en compte de ces travaux, et on continuera à être au chevet de nos commerçants », soutient Dominique Faure. Au final, elle insiste sur le service qui sera rendu à ses administrés dans quelques mois : « On va sécuriser les flux des piétons, des vélos, des voitures, mais aussi des bus, puisque nous bénéficierons d’un Linéo 7 en site propre sur une bonne partie du tracé ».
La nouvelle Villa Massot livrée dans un an
Outre l’aménagement de la RM2, cette fin de mandature sera marquée par d’autres chantiers phares à Saint-Orens. Les travaux de réhabilitation et d’extension de la Villa Massot, une maison de maître située en plein cœur de ville, doivent être terminés en février 2026, à l’issue d’une véritable « course contre-la-montre ». Outre une salle polyvalente, le lieu deviendra « l’adresse privilégiée de la jeunesse, de la famille et de l’intergénérationnalité » à Saint-Orens, puisqu’il accueillera « une ludothèque ainsi que les associations qui gèrent le temps périscolaire ».
Groupe scolaire et monde associatif
À noter aussi que les travaux du 4ᵉ groupe scolaire de la ville démarreront ce trimestre, pour une livraison finalement prévue en septembre 2026, avec un an de retard en raison de la présence du Cisticole des Joncs, une espèce d’oiseaux protégée. Neuf salles de classe seront disponibles dès l’ouverture.
Ce nouvel équipement permettra à tous les enfants de l’est de la commune, y compris ceux de la zone du Tucard, d’aller en classe à pied. Actuellement, qu’ils soient en maternelle ou en élémentaire, ils doivent aller à l’école en bus à Catala, de l’autre côté de Saint-Orens.
Autre grande priorité de Dominique Faure pour 2025 : choyer le monde associatif. Alors que sa ville compte quelque « 150 associations, dont 80 clubs très dynamiques », l’élue veut œuvrer à « la maintenance de nos infrastructures sportives municipales », dit-elle, sans détailler le programme.
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