Depuis plus de sept ans, Bernard vit dans la rue à Aubagne, près de Marseille, avec sa compagne et sa chienne.
Après avoir retrouvé sa tente déchirée, il cherche désespérément un endroit « au moins sec » pour s’établir temporairement.
Sans domicile depuis sept ans
Expulsé en 2018 d’un centre d’hébergement à Brignoles (83) à la suite d’une suspicion de trafic de drogue qu’il réfute catégoriquement, Bernard s’est retrouvé à la rue. C’est dans ces conditions précaires qu’il a rencontré sa compagne, il y a trois ans, et adopté sa chienne, recueilli après un abandon.
Depuis, il cherche un nouveau logement, mais se heurte à des difficultés : « Le 115 ne prend pas les couples, et encore moins avec un chien », indique-t-il. Pour lui, se séparer de sa chienne est inenvisageable, ce qui limite ses possibilités d’hébergement.
Des conditions très précaires
Même en vivant à la rue, Bernard a une vie active. Au chômage depuis 3 mois, il a travaillé dans le bâtiment puis comme bûcheron. Cependant, face au manque de sommeil et d’hygiène, ces deux facettes de sa vie ont fini par ne plus se conjuguer.
Depuis, il se rend quotidiennement devant un supermarché, accompagné de son épouse, pour « faire la manche » et récolter quelques pièces pour se nourrir. Quant à l’argent du chômage, il affirme le mettre de côté pour préparer l’accueil de son fils, âgé de 11 ans :
Mon fils vit chez sa mère, mais je le prends dans un hôtel avec moi pendant deux semaines par mois. Et, l’hôtel ça coûte très cher la nuit donc, tout ce que je reçois par dedans. Sachant que j’ai eu un poblème avec mon dossier d’allocation et que je n’ai rien touché depuis un mois.
Alors, quand son fils rentre chez sa mère, l’ancien bûcheron retourne à la rue. En cette période hivernale, les conditions de vie sont encore plus difficiles : « avec le froid, c’est catastrophique », confie-t-il. La situation s’est encore davantage aggravée il y a deux semaines, lorsqu’ils ont découvert leur tente complètement déchirée : « depuis, la pluie s’infiltre directement, et toutes nos affaires sont trempées. »
Des difficultés à trouver un logement
Malgré des revenus passés qui, selon lui, pouvaient atteindre 1 800 euros par mois, Bernard n’a jamais réussi à trouver un logement. Désormais au chômage, sa situation ne s’est pas améliorée, et il continue d’essuyer refus sur refus.
Aucun propriétaire ne veut me louer un appartement. Que ce soit par agence ou de particulier à particulier, on me demande si je suis logé, et ça se voit quand on est sans-abri. C’est très difficile à cacher.
Un appel à l’aide
C’est donc, sans grand espoir, que Bernard a publié ce message dans un groupe Facebook destiné aux habitants d’Aubagne : « Bonjour actuellement je dors dans la rue avec ma femme et mon chien nous recherchons un box ou une cave pour pouvoir y dormir au chaud ».
Il précise à actu Marseille : « je ne veux pas être logé gratuitement, mais contre une petite rémunération, tout fera l’affaire. On demande juste quatre murs et un toit, rien d’autre. »
Bien que son appel ait suscité un élan de solidarité, avec près de 125 commentaires lui proposant gratuitement des vêtements, de la nourriture et d’autres aides, la situation de Bernard reste inchangée à ce jour.
Source link
