Les faits ont été commis sur les communes de Montilly-sur-Noireau et Saint-Pierre-du-Regard, une nuit de janvier 2019, par trois trentenaires vivant dans la région de Flers (Orne). L’affaire a été jugée par le tribunal judiciaire d’Argentan le mardi 1er avril 2025.
Deux maisons cambriolées près de Flers
Dans la première maison ont été volés une caisse à outils et le boîtier d’alimentation d’une clôture électrique ; dans la seconde, d’après les propriétaires, ont été dérobés plusieurs centaines de bouteilles de vins, un tonneau de 25 litres de calvados, une remorque, des bijoux…
Dans ce dernier cas, le cambriolage s’est accompagné d’un saccage, entre fouille des lieux et déversement d’huile sur le sol. « Un déchaînement » dira l’avocat de la fratrie, à la vue des « photos prises après leur passage ».
Des indices recueillis sur les lieux
Les gendarmes, appelés sur les lieux, ont relevé plusieurs indices : des empreintes, des traces de pas, un mégot de cigarette et une bouteille d’eau gazeuse, que les victimes n’ont pas reconnu comme leur appartenant. C’est un prélèvement biologique sur cette dernière qui révélera l’identité d’un des trois auteurs des méfaits qui les ont conduits, lui et ses complices, devant le tribunal.
Les trois prévenus reconnaissent les faits, mais pas en totalité. Ils admettent les vols, certes, mais pas tout ce qui a été listé en début d’audience. Ainsi, ils ne parlent « que » de 100 bouteilles de vin et nient avoir pris les bijoux et le tonneau de calvados. Même discours pour les dégradations : s’ils en admettent certaines, ils ne les reconnaissent pas toutes.
Des explications trop floues selon le Procureur
Le juge s’étonne que ces trois hommes, socialement et professionnellement bien intégrés, bons pères de famille et entourés d’amis, se soient livrés à de tels actes. « Pourquoi avoir agi ainsi ? » leur a-t-il demandé. Leurs réponses restent floues, tout comme leurs souvenirs.
« On restera sur notre faim » quant aux raisons qui les ont motivés dira le procureur. L’un d’entre eux tente, presque timidement, de se justifier en déclarant qu’il « pensait la maison abandonnée ». « Mais en rentrant dedans, vous avez vu qu’elle ne l’était pas ? Pourquoi ne pas avoir fait demi-tour ? » lui rétorque le juge. « Par curiosité », répond-il…
Quant au saccage, là encore, pas plus d’explication. « Le lendemain, on n’était pas fiers », dira l’un d’eux. Aveu dont le tribunal devra se contenter. Il n’y a que l’alcool, qu’ils avaient consommé en grande quantité ce soir-là, pour expliquer leur sombre démarche.
Le cambriolage, un fléau dans l’Orne
Le Procureur évoque « un sentiment d’impunité » et l’envie d’un « grand frisson » conférés par l’alcool, qui ont mené les trois prévenus à ces agissements. Il s’étonne néanmoins de la faiblesse de leurs explications pour justifier leurs actes.
Les conséquences pour les victimes, violées dans leur intimité, sont, elles, bien réelles. Tout comme le traumatisme qui en découle, celui d’avoir du mal à se sentir en sécurité dans sa propre maison.
Le cambriolage est l’infraction la plus commise sur le territoire ornais.
Le Procureur rappelle la peine maximale encourue pour un vol en réunion avec effraction : 10 ans d’emprisonnement. Il demande néanmoins « des peines adaptées à chacun des prévenus », et qui ne devront pas être « qu’une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes ».
Outre les peines de prison assorties de sursis (8 mois de prison avec sursis pour l’un d’entre eux, et six mois avec sursis pour les deux autres), les trois prévenus ont été condamnés à verser des indemnités au titre des préjudices, moral et matériel, pour chacune des victimes.
L’ensemble représente une somme de plus de 20 000 €. Ils devront également rembourser les assurances pour les dépenses engagées, à savoir plus de 5 000 €, et les frais de procédures engagés par les victimes. Une chère soirée !
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