Depuis 2019 et l’ouverture à la concurrence de l’exploitation des TER, le plein tarif d’un voyage varie considérablement d’une région à l’autre.
Dans une enquête publiée le 1er février 2025, l’association de consommateurs Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) met en avant les disparités tarifaires des billets de TER en fonction de onze régions – hors Corse et Île-de-France.
Le Grand Est se distingue particulièrement. Le prix d’un trajet type de 50 kilomètres, en plein tarif, est le plus élevé de tous les territoires étudiés.
TER Grand Est, le plein tarif le plus élevé
Pour un trajet de 50 km en TER (environ la distance du Nancy-Metz ou du Metz-Bettembourg), en seconde classe et en plein tarif, il faudra débourser 12,10 € dans le Grand Est. La tarification la plus élevée des onze régions pour ce trajet type, qui dépasse les 11 € pour 50 km de la moyenne nationale.
L’étude pointe des différences notables entre les régions. Si la Bourgogne-Franche-Comté talonne le Grand Est avec 12 € pour 50 km, un gouffre se creuse avec la Normandie – qui propose les tarifs les plus bas – et ses 8,60 € pour 50 km (soit 30 % de moins que dans le Grand Est).
Des kilomètres en TER Grand Est qui coûtent cher
Ces voyages types dans le Grand Est sont les plus onéreux en raison du prix kilométrique qui est le plus élevé de France – hors Île-de-France et Corse (0,242 € pour 50 km contre 0,172 € en Normandie).
Ainsi, l’écart de tarification entre le Grand Est et les autres régions se creuse davantage sur des trajets longue distance. Un trajet de 150 km sans carte de réduction, en seconde classe, coûtera 31,20 € dans le Grand Est contre 25,80 € en Normandie.
« Plus on met de trains, plus on doit payer »
Pourquoi le prix kilométrique est-il aussi élevé dans le Grand Est ? Pour Thibaud Philipps, vice-président de la région Grand Est chargé des transports, c’est un moyen de compenser les importants frais de péages de SNCF Réseau et les redevances de gares réglées à SNCF Gares & Connexions.
« On est le premier réseau TER, hors Île-de-France, en termes de circulation de trains », justifie-t-il, « Il faudrait additionner la région PACA et la région Nouvelle-Aquitaine, pour avoir le même nombre de trains qui roulent dans le Grand Est. Et plus on met de trains, plus on doit payer de droits de péages. »
Quel impact sur les usagers ?
Mais selon Thibaud Philipps, le prix kilométrique élevé n’a que peu d’impact sur le budget réel des usagers. Pour le vice-président, l’outil de comparaison de l’étude – le plein tarif – n’est pas représentatif de ce que paient la majorité des voyageurs du Grand Est.
Au prix de 1 € pour les moins de 26 ans, la carte Fluo mise en place par la Région permet une réduction de 50 % tous les jours de la semaine. Selon Thibaud Philipps, fin 2024, il y avait quasiment 500 000 porteurs de cette carte.
D’après le vice-président donc, dans le Grand Est, l’onéreux billet en plein tarif serait compensé par l’attractivité des offres de réductions que propose la Région.
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