Lors de son assemblée générale du 20 mars dernier, l’office des sports d’Arbois (OSA) a décidé de se « mettre en sommeil » pour « deux ans maximum ».
Pas de Fête du sport en 2025 ?
L’association regroupe les clubs sportifs de la commune avec pour objectif de développer la pratique sportive en organisant divers évènements. L’OSA organise ainsi chaque année, en septembre, la Fête du sport qui rassemble les clubs sportifs venus proposer des initiations et recruter de futurs pratiquants.
Principale conséquence de cette mise en sommeil, il n’y aura donc pas de Fête du sport en septembre 2025. « On ne bouge plus », confirme Olivier Jeanney, le président de l’OSA. Il précise :
On peut imaginer relancer l’association avant mais seulement si on peut repartir sur de bonnes bases. Mais je ne pense pas que les choses pourront évoluer avant les prochaines municipales ; on verra ensuite suivant les gens qui seront à la mairie
Olivier Jeanney n’en fait pas mystère, le retrait de l’OSA procède d’une profonde mésentente avec la mairie. « Ils montent leurs projets de leur côté, sans jamais nous solliciter. Ils travaillent directement avec les associations sans se soucier de nous. Je pense que c’est aussi une affaire de personne. Ils auraient préféré que ce soit quelqu’un d’autre à la tête de l’association », glisse Olivier Jeanney qui figurait dans la liste d’opposition lors des dernières municipales.
Question de subventions
Mais c’est surtout l’évolution du processus d’attribution des subventions qui a tendu les relations entre le conseil municipal et l’OSA. Pour comprendre, il faut remonter à 2021 lorsque la commune reprend la compétence « sport » jusque-là de la responsabilité de la communauté de communes Cœur du Jura depuis dix ans.
L’office des sports intercommunal ne fonctionnait plus depuis plusieurs années et lorsque la compétence est redescendue aux communes, la question de la dissolution s’est posée. J’ai alors reçu des membres de l’office et, finalement, nous avons décidé de créer l’office des sports d’Arbois. Je n’avais rien contre l’idée d’un office des sports qui réunirait les clubs sportifs de la commune
L’OSA est donc créé en 2021 en remplacement de l’office intercommunal des sports (OIS) mais les difficultés surgissent rapidement à en croire Olivier Jeanney. « Dès le début, des divergences sur le rôle de l’OSA entre la ville et l’association ont empêché la fonction première de l’Office des Sports qui est de rassembler l’ensemble des clubs arboisiens », assure le président de l’OSA dans un communiqué adressé à la presse le 5 avril dernier.
La mairie reprend la main
Il faut dire que la nouvelle équipe municipale élue en 2020 souhaite voir évoluer la relation entre la mairie et les associations. Pour la nouvelle équipe, la vie associative est stratégique. « Nous avons fait le choix de travailler en lien direct avec les associations car nous considérons que le monde associatif représente une ouverture au monde, un vecteur d’éducation, de socialisation, entre autres », note Cathy Bugada.
Une volonté politique qui se traduit dans le processus d’attribution des subventions où l’office des sports perd son rôle d’arbitre. « On n’attribuait pas les subventions puisque c’est le conseil municipal qui les votait in fine mais c’est l’office des sports qui faisait le calcul des subventions pour chaque club », rappelle Olivier Jeanney à qui ce système convenait très bien. « À partir du moment où la mairie a décidé de reprendre directement la gestion des subventions, l’OSA a perdu toute son influence et sa crédibilité. »
Dans son communiqué, l’OSA explique ainsi :
Le peu de considération de la municipalité pour l’OSA et le questionnement sur les subventions a démotivé d’autres clubs, entraînant leurs retraits de l’OSA. À tort ou à raison, ils ont souvent le sentiment que faire partie de l’OSA ne les aide pas vis-à-vis de la mairie, voire les défavorise
« Un cadre sérieux »
Du côté de la mairie, on ne partage pas cette interprétation des évènements. Pour Cathy Bugada, la révision du processus d’attribution des subventions allait de soi :
L’OSA disait : ‘Nous, on gère les subventions’ ; de notre côté, nous avons rappelé que c’était la commune qui donnait les subventions. Nous avons établi des critères d’attribution très stricts qui définissent le montant de la subvention pour chaque club. C’est un tableau Excel, on ne peut pas faire plus objectif
Reste que ce mode de gestion a contribué à éloigner quelques clubs de l’OSA. Ainsi, l’US Arbois rugby n’adhère plus à la structure : « La manière dont ils attribuaient les subventions était un peu floue… Aujourd’hui, la mairie a mis en place ces critères, elle les a figés. C’est un cadre sérieux et, pour toucher des subventions, il faut l’appliquer. C’est clair », plaide Michel Brune, président du club de rugby. Et ce n’est pas lui qui regrettera la « mise en sommeil » de l’OSA. « Je crois qu’ils faisaient des choses mais je ne saurais vous dire lesquelles… En fait, c’est logique que l’OSA se mette en sommeil puisqu’il ne sert à rien. »
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