« C’est un challenge ». Maud Pichon est la présidente du club de football de Parcé-sur-Sarthe, depuis quelques mois.
Avant elle, Alain Grosbois avait pris la présidence pour un an. « C’était juste pour dépanner, il nous l’avait bien dit », relate la dirigeante.
« Pour ne pas laisser le club à l’abandon, on m’a demandé si je voulais bien le reprendre. J’ai dit volontiers mais avec l’appui de tous les anciens », explique la femme âgée de 42 ans. Elle peut notamment compter sur le vice-président Xavier Pichereau qui a été président pendant plusieurs années.
Investie depuis de nombreuses années
Maud Pichon est loin d’être une inconnue au club, puisqu’elle fréquente les allées du stade de Parcé-sur-Sarthe depuis de nombreuses années. D’abord en tant que femme de joueur, puisque son mari David y joue depuis de multiples saisons.
Puis, elle s’est investie au sein du club en tant que maman.
« Mon fils (Maxime) a commencé le foot au sein du club à l’âge de trois ans », retrace Maud Pichon. Et alors que Maxime, aujourd’hui âgé de 16 ans, a ensuite effectué un passage au Sablé FC avant d’intégrer le groupement de jeunes VJSPP (Vion – Juigné – Solesmes – Parcé – Précigné), la Parcéenne a continué de s’investir au sein de l’association, en tant que bénévole.
Elle effectue ainsi différente tâches : tenue de la buvette les jours de matchs, accompagnement des joueurs de l’école de foot sur les plateaux, ou encore participation à l’organisation tournoi jeunes organisé tous les ans. Avant de devenir présidente, Maud Pichon a occupé le poste de trésorière pendant trois ans.
Elle joue en loisir depuis deux ans
Depuis deux ans, celle dont le club professionnel favori est le PSG chausse aussi les crampons.
« L’équipe loisirs (foot à 8) a été montée sur un pari d’enterrement de vie de garçons et de vie de jeune fille. Et finalement c’est resté et on a réussi à tenir et à recruter. Cela a plu à pas mal de femmes, donc on continue sur cette lancée », détaille-t-elle avec un large sourire.
L’équipe féminine loisir est aujourd’hui composée de 18 joueuses. Une équipe masculine loisir s’est aussi constituée. Avec les jeunes de l’école de foot qui évoluent au sein du groupement VJSPP, le club est composé de près de 95 joueurs.
Maud Pichon passe une grande partie de ses week-ends au stade. « On a aussi une fille (Maëly) qui joue au foot à Sablé. Le samedi on est un peu obligé de séparer en deux avec mon mari », confie celle qui est responsable commerciale dans le secteur automobile. Et le dimanche, elle est présente pour le match des seniors.
« On se bat tous pour que le club puisse survivre »
Maud Pichon a donc accepté de devenir présidente alors que le CS Parcé rencontre quelques difficultés.
C’est un club qui essaye de survivre depuis deux ans. On a qu’une seule équipe senior (en D3) au lieu de deux.
Son ambition est claire : « Avec l’équipe de bénévoles et le bureau, on aimerait sauver le club. Notre but est qu’il ne soit pas mis en sommeil. On se bat tous pour que le club puisse survivre. »
La présidente aura notamment pour mission avec toute l’équipe de bénévoles de rajeunir un effectif senior vieillissant. Parmi les objectifs « c’est de monter une deuxième équipe senior pour l’année prochaine ».
« Remonter une deuxième équipe senior »
Si elle ne s’était jamais imaginé être présidente d’un club de foot, Maud Pichon a été séduite par le défi. « Le challenge est de remonter une deuxième équipe senior et de réussir à recruter des nouveaux joueurs. On ne va pas se laisser abattre, on va y aller », confie-t-elle déterminée. Le gros chantier actuellement : « c’est de trouver un entraîneur (pour les seniors garçons) car pour l’instant on a un entraîneur qui est là en dépannage. »
« La vision d’une femme peut être différente »
Une femme présidente d’un club de foot, cela reste assez rare encore aujourd’hui. Maud Pichon fait partie de la dizaine de femmes présidentes de club de foot en Sarthe, sur environ 150 clubs.
« Les joueurs sont assez à l’écoute, même si je suis une femme […] Je pense que je suis dans un club où il n’y a pas de problème de se dire qu’on est dirigé par une femme », note la bénévole.
Elle ajoute : « La vision d’une femme peut être différente, des présidents qui étaient là auparavant ».
Dans un club qui s’est féminisé ces deux dernières années, elle fait aussi le lien entre les joueuses de l’équipe loisirs et le reste de l’association.
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