C’est un réseau très organisé qui aurait permis la fuite et la cavale de Mohamed Amra. Le narcotrafiquant a été arrêté en Roumanie samedi 22 février 2025. Sa remise aux autorités françaises est attendue pour les prochains jours, ou les prochaines semaines. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin espère un retour sur le sol français d’ici à 10 jours.
« Nous sommes tout à fait confiants dans l’idée que Mohamed Amra pourra nous être remis dans les jours prochains », a confirmé Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, sur franceinfo ce mardi 25 février 2025.
Mohamed Amra, qui avait accepté dimanche en Roumanie sa remise à la France, a finalement décidé de faire appel, selon le site de la Cour d’appel de Bucarest et son avocate. La justice n’a pas encore examiné cet appel, mais il devrait être jugé irrecevable, la décision de le renvoyer dans son pays étant « finale » selon le droit roumain, ont expliqué ce mardi des sources judiciaires roumaines à l’AFP.
La procureure ne s’est pas exprimée sur les recours exercés en Roumanie, « mais ce qui est certain […] c’est que la décision de remise est aujourd’hui définitive et que la coopération que nous avons avec les autorités roumaines nous permet d’augurer une remise rapide », a-t-elle assuré.
En l’état des informations que j’ai (…) il m’a été confirmé que la décision de remise était définitive et que nul recourt, y compris un pourvoi, n’était susceptible de remettre en cause la possibilité de remise.
Une remise « sous haute sécurité »
Dans quelles conditions se fera cette remise ? « Cela va se faire sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées, et évidemment aucune information ne sera donnée, je l’espère, sur les jours d’arrivée et les conditions de remise de l’intéressé », a-t-elle également indiqué.
« Dans tous ces dossiers de criminalité, le secret est une pièce maîtresse de la réussite, et face à un profil qu’on peut considérer comme dangereux puisqu’il s’est déjà évadé dans les conditions qu’on connaît, il convient de prendre toutes les précautions utiles »
La procureure de Paris a aussi fait un point sur l’enquête en cours : « Au total, il y a eu 25 gardes à vue, mais il y a déjà trois personnes qui ont été libérées hier (lundi) en fin de matinée. À l’heure actuelle, nous avons 22 personnes en garde à vue. »
Pour celles qui ont été levées : « à l’issue de leurs auditions, on a considéré que les éléments qu’on a pu leur imputer ou en tout cas la nécessité de poursuivre leurs auditions n’étaient plus avérés », a-t-elle expliqué.
Rien n’est exclu dans ce dossier parce qu’à chaque interpellation ou presque a été associée une perquisition. Les perquisitions nous ont permis de recueillir de nouveaux éléments, qui (…) vont être exploités et qui, peut-être, donneront lieu à d’autres interpellations.
Le tireur du commando d’Incarville (Eure), qui a permis l’évasion de Mohamed Amra est-il en garde à vue ? « Nous avons un certain nombre de pistes. Certains membres du commando pourraient se trouver dans ces gardes à vue », a indiqué la procureure.
« Mais ce sont des éléments recueillis par les enquêteurs au moment des faits puis au moment de cette enquête, et l’ensemble des auditions nous permettront de crédibiliser ou pas les pistes que l’on a pu construire », a ajouté Laure Beccuau.
« Un réseau structuré »
Interrogée sur l’organisation de ce commando, la procureure a poursuivi : « Nous avons des profils extrêmement différents dans les équipes qui ont pu être suspectées. »
En tout état de cause la manière dont ils se sont structurés nous démontre que ce sont à la fois des alliances de personnes qui sont professionnalisées dans des créneaux différents : il y a ceux qui savent guetter, ceux qui savent voler, ceux qui savent maquiller les véhicules, ceux qui ont une compétence dans la téléphonie.
« Quand on parle d’un réseau structuré et déterminé, c’est qu’il a su se construire pour permettre l’évasion de Mohamed Amra », a ajouté Laure Beccuau.
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