Bures-sur-Yvette : un peu moins de 10 000 habitants, un arrêt sur le RER B, des cours d’eau, dont la rivière Yvette et une porte d’entrée sur la vallée verdoyante de Chevreuse. Rien qui ne semble prédestiner la commune de l’Essonne à se retrouver dans le débat politique national. Et pourtant, son nom a été régulièrement cité avec ironie par deux éminents responsables du Rassemblement national : la cheffe de file du parti Marine Le Pen et le député Jean-Philippe Tanguy. Ils ont tous deux utilisé ce nom comme le stéréotype de la petite ville française un peu perdue.
Une situation qui exaspère le maire Jean-François Vigier. Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, l’élu UDI, également vice-président de l’Association des maires de France (AMF), énumère toutes les fois où les deux responsables politiques ont ironisé sur le nom de sa ville.
« Pour vous, les petites communes sont insignifiantes »
Dernière citation en date : Marine Le Pen dans un reportage de C8 diffusé le 20 février. On y voit la présidente des députés RN mimer des coups de téléphone et faire référence aux potentiels ralliements de dernière minute attendus au soir du premier tour des élections législatives après le score très favorable dans de nombreuses circonscriptions : « Cling, cling, cling… Allô, bonjour, je suis le député LR (Les Républicains, ndlr) de la circonscription de… Bures-sur-Yvette ! »
Autre référence, cette fois de Jean-Philippe Tanguy, qui critiquait en janvier 2024 sur BFMTV le « niveau de détails ridicule » du discours de politique générale de Gabriel Attal après sa nomination Matignon, comparant les informations délivrées à l’annonce « des horaires de la déchèterie de la Trinité-sur-Mer ou du cinéma de Bures-sur-Yvette ».
« Peut-être que pour vous, les petites communes sont insignifiantes, mais figurez-vous qu’on y vit tellement bien… surtout, sans vous », tance Jean-François Vigier.
« Bures-sur-Yvette n’est pas Petaouchnok. »
Le maire a également cité une vieille interview radio de Marine Le Pen dans laquelle elle accuse les journalistes, qui enquêtent sur les profils de réseaux sociaux des candidats de son parti sur les, et découvrent régulièrement des publications problématiques (antisémitisme, racisme, homophobie…). Selon elles, les médias « adorent fouiller sur les pages Facebook, des commentaires de Twitter du dernier candidat de la liste de Bures-sur-Yvette », une manière pour la patronne de l’extrême droite française de présenter comme dérisoires les révélations régulières des journalistes.
« J’ai vécu 16 ans à Bures-sur-Yvette » assure Jean-Philippe Tanguy
Jean-Philippe Tanguy a directement répondu sous la publication de la vidéo de Jean-François Vigier sur le réseau X : « J’ai vécu 16 ans à Bures-sur-Yvette, et Marine est de la Trinité-sur-Mer. On se taquine entre nous. Votre premier degré est consternant… », déplore le député de la Somme.
Le maire de Bures-sur-Yvette n’a pas attendu pour répliquer en publiant la photo d’une archive d’une interview de Marine Le Pen dans le magazine VSD en septembre 2010, dans laquelle elle expliquait : « Avec mon nom, qui m’aurait embauchée dans la fonction publique ? Je n’avais pas envie de me retrouver à Bures-sur-Yvette ». Des mots qui permettent selon l’édile de prouver la « hantise » de la responsable du RN à l’idée de se retrouver dans la commune de l’Essonne. Là encore, il s’agirait d’un simple mot d’esprit, selon Jean-Philippe Tanguy.
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