Elle n’a encore que 13 ans, mais Maëra Salines se pose assurément en digne héritière de Perrine Saint-Étienne, dont le visage trône fièrement dans le dojo. Formée aussi à Saint-Marcel Judo, dans l’Eure, cette dernière est « aux portes de l’Équipe de France. Elle vise les Jeux olympiques de Los Angeles 2028« , commente Benoît Duchossoy, professeur depuis 20 ans.
S’il est encore trop tôt pour assurer que Maëra fera aussi bien que son aînée, elle présente en tout cas toutes les qualités pour prétendre à une grande carrière. « C’est une bosseuse, très à l’écoute, avec la tête sur les épaules, poursuit son mentor. C’est la pépite de notre club, et de la Normandie. »
La médaille d’or aux France dans le viseur
Pourtant, rien ne prédestinait la native de Mantes-la-Jolie à briller sur les tatamis. « J’ai commencé le judo à l’âge de 3 ans. Je l’ai découvert par hasard, lors d’un forum des associations sportives. Mes parents m’y ont inscrite et j’ai tout de suite accroché. Apparemment, j’étais assez dynamique et il me fallait donc un sport où je puisse me dépenser » en sourit la jeune fille, scolarisée en 4e au collège Cervantès de Vernon. Si elle a pratiqué la gymnastique durant deux ans, elle a définitivement épousé le kimono plutôt que les collants.
Cette saison, les résultats parlent pour elle. « Elle vient tout juste de perdre son premier combat de la saison, sinon elle était invaincue jusqu’à présent », glisse Benoît Duchossoy. Maëra a notamment remporté le tournoi international minimes d’Harnes (9 novembre 2024), le tournoi de label A de Forges-les-Eaux (30 novembre 2024).
« Mon rêve ? Les Jeux olympiques ! »
À Orléans (23 février 2025), dans un tournoi de préparation aux championnats de France, elle a craqué en demi-finale mais glané le bronze tout de même. Les championnats de France justement – qui se disputeront le 22 mars à Villebon-sur-Yvette -, la sociétaire de Saint-Marcel judo ne vise rien d’autre que l’or, elle qui avait échoué en finale l’an passé. « Mais j’en garde un bon souvenir », dit-elle.
La suite ? Tout pourrait s’enchaîner rapidement pour la jeune fille évoluant dans la catégorie des moins de 70 kg.
« J’espère rentrer au Pôle Espoir de Brétigny-sur-Orge (Essonne) en septembre. Je dois passer des détections mi-avril. »
« Ce sont nos limites ici. On est un club formateur, puis on laisse filer nos jeunes talents » en a parfaitement conscience celui qui est parallèlement préparateur physique à l’Évreux Volley-Ball.
À 13 ans, Maëra est déjà une inspiration aux yeux de sa famille. Grâce à elle, son papa s’est mis au judo, voilà deux ans. Et sa petite sœur, Marley, aussi.
Au milieu des autres petits judokas, elle n’hésite pas à la conseiller, comme les autres enfants, pour bien reproduire les mouvements comme les immobilisations au sol.
La tête sur les épaules, mais aussi la tête bien faite, la souriante jeune fille ne manque pas d’ambition. « Mon rêve ? C’est de participer aux Jeux olympiques ! Ça serait génial ! Et aussi, j’aimerais devenir avocate. J’aime bien la justice. »
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