Il faudra faire des économies « partout », prévenait Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, en janvier dernier. Engluée dans une crise financière, la Métropole de Lyon verra certains de ses projets décalés. « Particulièrement difficile à préparer dans un contexte difficile et rare », le budget 2025 est détaillé devant la presse ce vendredi 14 mars.
60 millions d’économies à réaliser
Les économies demandées par l’État pèsent 60 millions d’euros sur le budget 2025, apprend-on ce vendredi. « On a eu une augmentation très forte des dépenses de l’ordre de 8,5% en 2023 », déplore Bruno Bernard qui constate aussi « une chute des recettes ». Autant le dire : les finances sont en berne.
Pour pallier ce problème, Bruno Bernard évoque en premier lieu « des baisses importantes sur les dépenses de communication » de l’ordre de 7,6 millions d’euros entre 2023 et 2025, soit « moins 35% ».
Nous avons fait ce budget avec des diminutions fortes de nos dépenses de fonctionnement. C’est un choix pour investir dans les années qui viennent.
Moins d’investissements dans la culture et le sport
Neuf structures culturelles (dont le musée des Confluences de l’ordre de 1,4 million d’euros) sont impactées par ces économies. Parmi elles : le Festival Lumières, les Nuits de Fourvière, le théâtre des Célestins, le Planétarium de Vaulx-en-Velin, la Fête des Lumières (80 000 euros en moins, soit une coupe totale de la subvention), la Cité de la gastronomie, le musée Lugdunum et les biennales d’art et de danse.
Une baisse du budget alloué au « développement économique responsable et au numérique » a été décidée.
Côté sport, « on a fait porter l’effort sur l’Asvel, le Lou et l’OL au profit des petites structures », affirme le président du Grand Lyon. Déjà diminuées en 2021, les prestations auprès de l’OL masculin et du Lou sont à nouveau réduites. « On maintient le soutien au sport féminin et au handisport », est-il indiqué.
700 millions d’euros de dépenses
« Nous avons trois priorités », tempère Bruno Bernard : « le maintien du rôle social de la métropole de Lyon », « le logement pour continuer de poursuivre les efforts pour la construction du neuf » et « l’adaptation du territoire au changement climatique ».
Nous poursuivons nos efforts d’investissement avec 700 millions d’euros sur le territoire pour la Métropole. Nous continuons d’assumer les autres politiques du mieux que nous pouvons. Nous maintenons nos subventions pour 143 structures malgré nos difficultés.
Le Grand Lyon prévoit de maintenir ses budgets dans l’éducation et même augmenter ses subventions au Sytral — qui gère les TCL — et aux sapeurs-pompiers de la métropole de Lyon et du Rhône.
L’enveloppe à destination de son « budget handicap » va grossir pour passer de 268,4 à 276,7 millions d’euros. Le budget total en 2025 prévoit 700 millions d’euros de dépenses.
Des projets repoussés ?
Le budget alloué à la masse salariale augmente de 3%, mais Bruno Bernard prévoit une diminution du nombre de postes. Pour ce faire, le Grand Lyon compte remplacer seulement un départ (retraite, démission) sur deux.
Côté TCL, « tous les projets pourront être faits », rassure le président du Sytral. Pourquoi ? Car « on accepte d’augmenter les tarifs et on a de plus en plus d’abonnés. » Mais côté Métropole, certains projets vont rester dans les cartons.
« Les projets qui n’ont pas été lancés sont réinterrogés. Nous ne pourrons pas faire tout ce que tout le monde souhaitait faire, il va falloir faire des choix », met en garde Bruno Bernard, sans détailler lesquels.
Avec Anthony Soudani
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