Plusieurs centaines de pratiquants ou anciens pratiquants de différents sports de combat de Dieppe et de la proche région sont dans la peine.
Leur ancien professeur Gérard Zammit vient de leur faire sa plus mauvaise prise en décédant la semaine dernière.
Retiré des tatamis depuis quelques années, il laisse le souvenir d’un très grand passionné, terriblement engagé dans tout ce qu’il entreprenait.
Créateur de l’Académie Kempo Fight où il dispense son savoir, Fabrice Friboulet a des trémolos dans la voix lorsqu’il évoque son « père martial » Gérard Zammit. « C’est toute une génération qui part avec Gérard (Zammit), note Fabrice Friboulet. Il y a tellement de souvenirs partagés, lors des conversations, des entraînements et des compétitions. Il restera gravé dans nos cœurs et pour toujours ».
Ancien parachutiste dans l’armée, Gérard Zammit était un dur au mal. Devenu professeur de sports à l’IFCASS de Dieppe, il a enseigné les arts martiaux à Dieppe durant trois décennies environ. Sa discipline de prédilection, c’était le karaté wado-ryu qu’il enseigna pour commencer au Karaté Club Municipal de Dieppe. « Ses allures de Chuck Norris lui ont conféré très rapidement une personnalité à part », reprend Fabrice Friboulet.
« Il était avant-gardiste »
Mais là où Gérard Zammit détonnait le plus, c’était dans l’engagement qu’il mettait dans son enseignement. « Avec lui, c’était travail, travail et encore travail, remarque Fabrice Friboulet. C’était vrai en karaté puis quand il s’est tourné vers le full-contact et la boxe américaine. Il était avant-gardiste dans la préparation physique comme dans la préparation mentale. Je me souviens de séances d’athlétisme basées sur des sprints ou du lancer de javelot ».
Ceinture noire 5e Dan de karaté, Gérard Zammit a formé des noms bien connus des sports de combat dieppois, Fabrice Friboulet évidemment mais aussi Jean-Bernard Hertel, Abdel Boudjedir ou encore Patrick Forestier. « Son truc, c’était le code Bushido, insiste Fabrice Friboulet qui s’appuie sur une méthode identique à celle de son mentor. Il s’agissait de préparer la guerre pour vouloir la paix ».
À côté des arts martiaux, Gérard Zammit avait une passion plus secrète pour les minéraux, lui qui était capable de rester plusieurs jours dans une grotte pour trouver ce qu’il recherchait. Retiré depuis quelques années sur Saint-Crespin puis en proche région dieppoise pour vivre une vie plus apaisée, il vient de nous quitter à 77 ans et laisse un grand vide.
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