Le beau-père est devant les trois juges : un homme de 40 ans, mais qui fait plus que son âge.
On examine les faits de 2023 qui lui ont valu de comparaître le mardi 25 mars 2025 au tribunal de Cherbourg (Manche) sous la prévention d’agression sexuelle incestueuse sur mineure par majeur ayant autorité sur la victime.
« Agression incestueuse » parce qu’il est l’époux de la mère de la petite dont il a tenté de se servir pour assouvir ses pulsions. Les faits, il les a reconnus.
Trois faits dénoncés
C’était à La Bonneville, entre Orglandes et Varenguebec. La gamine, 11 ans et demi, a peur de l’homme qui a épousé sa mère. Sa consommation habituelle d’alcool détériore l’atmosphère de la maison et explique la crainte de la petite. Il est colérique, insultant envers son épouse qu’il menace de coups.
Le 23 juin 2023, la gamine est chez son père. Elle lui dit qu’elle ne veut pas retourner chez sa mère et finit par dire que son beau-père se livre à des attouchements sur elle.
Entre janvier 2023 et juin, il y a eu trois faits dénoncés par la fillette. Un premier geste, en janvier. L’homme veut la toucher. Elle se recule, une attitude suffisamment dissuasive pour qu’il ne se passe rien.
Il y eut une seconde agression, en avril 2023, cette fois dans la chambre de la gamine, là où elle devrait se sentir en sécurité. Il se fait proche, la caresse, sur la poitrine, sur les fesses, il lui pose ses lèvres sur la bouche. Mais ce n’est qu’un préliminaire : l’objectif du beau-père quadragénaire, livré à ses pulsions sexuelles, c’était de proposer à la petite « une sucette ». Les pleurs de la petite l’en ont dissuadé.
Mais il est revenu à la charge, un mois plus tard, en mai, avec la même obsession. Elle était toute seule dans la maison de sa mère. Il a cherché à l’attirer vers son sexe. Mais elle a refusé. C’eût été un viol (aggravé car sur mineure de moins de 15 ans et commis par un proche ayant autorité sur sa victime) qui l’aurait probablement conduit devant la cour d’assises.
Le mois suivant, elle avouait à son père les agressions du beau-père qui avaient lieu au domicile de sa mère. Elle n’était pas bien. Trois jours plus tard, le père déposait plainte.
Interdiction de contacter la jeune fille
« Ce n’est pas à vous d’avoir honte », dit le président à l’adresse de la jeune victime, présente à l’audience entourée de son père et de sa mère, laquelle s’est séparée du prévenu. Me Tréhel, qui accompagnait la jeune fille, avait plaidé pour que l’agresseur soit interdit de tout contact avec elle. C’est dans ce sens qu’a statué le tribunal.
L’ex-beau-père a été condamné à douze mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Il sera suivi par le juge de l’application des peines de Coutances, puisqu’il est à La-Haye-du-Puits, en dehors du ressort du tribunal de Cherbourg. Il lui est interdit tout contact avec la jeune fille et le domicile de celle-ci lui est également interdit. Au titre du préjudice qu’il a causé à sa victime, il devra à celle-ci une somme de 1 500 €.
Son nom figure désormais au Fijais, le fichier des délinquants sexuels, ce qui signifie qu’il devra attester de son adresse deux fois dans l’année en faisant cette démarche auprès de la gendarmerie locale.
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