Que s’est-il passé dans un amphithéâtre de Sciences Po Lille (Nord), le 30 janvier 2025 ? De sérieux incidents sont venus perturber la dernière séance du parlement des étudiants de Lille, où se jouent des débats sur des sujets de société, en présence de partis fictifs. Il est fait état, dans un communiqué, de « saluts nazis » qui ont été perpétrés par des étudiants membres du (faux) parti « Rassemblement de la droite républicaine ». Ces mêmes personnes ont également tenu des propos racistes et xénophobes. Les directeurs de Sciences Po Lille et de l’Espol, école à laquelle appartiennent les deux étudiants mis en cause, ont déposé plainte.
Saluts nazis à Sciences Po Lille : les directions déposent plainte, les étudiants se désolidarisent
Ce jeudi 30 janvier, se tenait la 3e séance parlementaire de l’année des étudiants de Lille. Ce rendez-vous est une simulation, où l’on évoque des sujets de société et les lois. Coup de tonnerre, en pleine séance : deux étudiants affiliés au parti fictif de droite radicale ont effectué des saluts nazis et proféré des insultes à caractère raciste. Plus tard, ceux-là, ou d’autres membres de ce même parti, auraient agressé un étudiant d’un parti (toujours fictif) de gauche. Une accusation niée en bloc par le parti pointé du doigt.
Les incidents ont été pris au sérieux très rapidement par l’ensemble des témoins et par l’administration de Sciences Po, où sont survenues ces scènes, et celle de l’Espol, école à laquelle sont rattachés les étudiants mis en cause. Les directeurs des deux établissements ont porté plainte pour « apologie de crime contre l’humanité ».
Le parlement des étudiants a publié un communiqué dès le lendemain de l’incident, et a fermement condamné ces actes, qui relèvent de l’ »apologie explicite non seulement d’une idéologie mortifère, mais aussi de la barbarie qui a suivi ». L’organisation affirme avoir retiré définitivement aux auteurs leur droit de siéger, et son secrétaire général « refuse catégoriquement toute association avec l’extrême droite »
Dans un communiqué envoyé en interne par Andrew Glencross, samedi 1er février, le directeur de l’Espol, il déplore « le comportement totalement inacceptable et anti-républicain » des étudiants, prônant “le respect de chacun et de la liberté d’opinion”. Même jugement sans appel du côté des étudiants de droite, de gauche, et de tout le spectre politique. Des membres de la promotion de l’un des mis en cause dans les saluts nazis rappellent que ces actes sont « punis par la loi et incompréhensibles par la morale ».
Un étudiant déjà connu pour avoir tenu des propos racistes
Bien que les réactions aient été vives et sévères, cet incident fait ressurgir le passif problématique d’un des étudiants impliqués. Il était ainsi déjà connu pour avoir tenu des propos racistes, ayant entraîné un signalement à l’administration par une élève l’an passé. À la suite de son geste du 30 janvier, il a été exclu d’autres associations étudiantes dont il faisait partie.
Selon nos informations, de lourdes sanctions seraient évoquées à l’encontre des deux étudiants concernés. Ils ont interdiction d’entrer sur les campus de l’Université catholique de Lille jusqu’à nouvel ordre, et pourraient, à terme, être définitivement exclus de leur cursus. Des vigiles ont été aperçus à l’entrée du site ce lundi 3 février au matin, précaution initiée par la direction qui, selon des étudiants, viserait à prévenir toute violence liée aux groupuscules d’extrême droite.
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