Avant le déplacement du Stade Malherbe Caen à Annecy ce lundi 17 février 2025, en clôture de la 23e journée de Ligue 2, l’ancien international Yann M’Vila, 34 ans, qui a expliqué samedi 15 février ne pas être là pour appeler Kylian Mbappé ou sa maman pour ci ou ça, évoque la dynamique actuelle de l’équipe, sa blessure et le soutien des supporters du SMC. Entretien.
Comment rebondir après une telle série négative ?
« C’est plus un problème mental qu’autre chose, ça fait un moment que ça dure. Il va falloir se battre, aller chercher cette rage qui se cache peut-être au fond de certains. On a vu Martigues gagner à Dunkerque par exemple la semaine dernière. Pourquoi eux y arrivent et pas nous ? Il faut prendre exemple pour prendre des points.
On ne va pas se mentir, on est dans l’urgence. On n’arrive pas à provoquer cette chance pour l’instant. Il faut gagner par tous les moyens, on s’en fout d’être beau ou pas. À nous de ne pas prendre de but et faire un match de renard pour prendre des points.
Si on doit gagner à la 95e minute, de la main, que c’est moche, on va prendre. Il faut prendre les points ».
«Ne plus regarder les adversaires et ne penser qu’à nous »
« On avait une chance la semaine dernière qu’on a loupée contre Dunkerque, avec des faits de jeu, un carton rouge… Ceux qui sont devant nous ont pris des points. Dans un premier temps, il ne faut plus regarder les adversaires et ne penser qu’à nous. Le plus important est de prendre des points le plus rapidement possible. Il faut commencer par ne pas prendre de but, car c’est au minimum un point. Il faut arrêter de parler et qu’il y ait des actes.
Le coach a son plan de jeu qui est très bien, avec de très bonnes idées. Je ne sais pas si ce sont les bonnes pour nous, mais c’est lui qui a les clés. Il a toute la force pour faire gagner cette équipe. Il y croit, c’est très important pour nous. C’est un amoureux du football, à nous d’être derrière lui ».
Sur le terrain malgré sa blessure au quadriceps : « Je ne me vois pas lâcher l’équipe »
« Je veux aider tout simplement, je suis venu ici pour ça. Je ne me vois pas lâcher l’équipe dans cette situation. Si on avait été maintenu, j’aurais fait mon opération et j’aurais pensé à l’année prochaine.
Je ne suis pas à 100 % tout de suite, mais je le serai si on fait appel à moi sur le terrain. Je discute beaucoup avec le docteur, il m’aide énormément pour camoufler la douleur pour pouvoir jouer et aider l’équipe à se maintenir en Ligue 2. Vous ne me verrez pas tricher quand je suis sur le terrain. En match, je n’y pense pas du tout à ma blessure. C’est le lendemain au réveil, je le sens très, très bien. J’espère pouvoir tenir jusqu’au maintien de l’équipe.
Un problème mental dans l’équipe
« Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Ça fait 7 ou 8 mois que je suis là et il y a des choses que je n’ai pas trouvées. On a changé de coach et on a vu que le problème ne vient pas de là. Je suis toujours dans la découverte. Il faut essayer d’aller chercher cette rage qui est, pour certaines personnes, encore cachée. À, nous aussi, les anciens, les plus expérimentés, de faire ressortir cette rage aux collègues ».
Se battre pour le maintien
« J’ai vécu ça à Sunderland (Angleterre), entre la 15e et 20e place toute l’année. On s’est sauvé à deux journées de la fin. Je connais ce que ça fait, je comprends les supporters, il faut se mettre à leur place.
On parle de personnes qui n’ont que le Stade Malherbe dans la peau. Pour certains, c’est leur moment de détente pour souffler le week-end et même ça, on n’arrive pas à leur donner. Ça m’embête vraiment.
Les supporters ne sont même plus en colère, ils sont résignés. Et c’est pire. On comprend tout à fait. On a perdu énormément de confiance vis-à-vis d’eux, à nous de la regagner. Ça ne va pas être facile, il va falloir faire plus que gagner 3 points. On va tout faire pour que ce soit plus beau à la fin ».
15 000 personnes au stade : un soutien du public malgré la situation
« C’est incroyable ce soutien. Je ne connaissais pas Caen avant de venir. J’apprends à connaître ce merveilleux club. Les supporters, on ne peut rien dire. Ils nous insultent après un match perdu, on accepte et on retourne travailler pour gagner le prochain match. Les supporters étaient là avant nous et seront là après nous. Ils ont une place énorme dans un club, ça passe avant les joueurs. À nous de leur donner plaisir sur le terrain. Ils ne sont pas exigeants en plus, c’est juste : » Mouille ton maillot «. Quand j’étais à l’Olympiakos, il fallait gagner les matches, un match nul c’était un peu le bordel. Là, c’est juste » Mouille le maillot «, ce n’est pas énorme, et sur certains matches, on n’a pas réussi à le faire et ça, c’est embêtant. Il faut respecter les valeurs du club et mouiller le maillot pour montrer qu’on mérite de jouer dans ce club ».
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