Faux policiers, faux employés des eaux, faux postiers, faux employés de mairie… Attention à ne pas laisser entrer le loup dans la bergerie ! La police nationale de Seine-et-Marne constate régulièrement des recrudescences des vols à la fausse qualité à domicile, notamment dans la circonscription de Melun Val de Seine. C’est là qu’intervient le major Guy Lalechère, réserviste délégué à la cohésion entre police et population. Il organise régulièrement des réunions de prévention dans les communes et dispense de précieux conseils aux habitants.
Prévention
« On cible en particulier les seniors mais on arrive à toucher tout le monde, en informant les membres de la famille, indique-t-il. Il faut rester méfiant, car même ceux qui se font passer pour des policiers arrivent à présenter une carte professionnelle falsifiée. Les malfaiteurs peuvent aussi porter une casquette ou une veste siglée, par exemple, de Veolia ou de La Poste. Ils inventent un prétexte pour rentrer chez les gens. Des enfants peuvent même participer au scenario. À titre d’exemple, dans le secteur de Melun, une jeune fille a sonné chez une grand-mère pour soi-disant rechercher son chat. Deux autres individus sont rentrés dans sa maison dans la foulée… »
Pour se protéger au mieux en amont, le major conseille d’inscrire un minimum d’informations sur la boîte à lettres et d’équiper sa porte d’entrée d’un œilleton et d’un entrebâilleur : « Cela permet de prendre contact avec le visiteur en sécurité et de prendre le temps de vérifier les informations avec des documents officiels ou en appelant les numéros d’urgence. »
Par ailleurs, il faut s’entourer de personnes de confiance et ne pas hésiter à appeler le voisinage. « On n’ouvre pas à un inconnu en dehors des horaires classiques d’une entreprise, prévient le policier. Un plombier qui intervient à 21 heures, cela doit alerter ! » Si au, final, la future victime décide d’ouvrir sa porte, il faut qu’elle accompagne les visiteurs sans les quitter des yeux, quel que soit le motif invoqué. Enfin, il ne faut jamais révéler où l’on cache les objets de valeur et les liquidités.
« Évitez de conserver beaucoup d’espèces chez vous, recommande Guy Lalechère. Souvent, les préjudices sont importants car les personnes âgées conservent beaucoup d’argent à domicile. Il faut savoir qu’un vrai policier ne demandera jamais où sont cachés les biens ni le code d’une carte bleue. »
Après le passage d’inconnus, on vérifie la présence des objets. Et si on a été volé, il faut contacter immédiatement le 17 ou le 112, en communiquant tous les éléments nécessaires à l’enquête. Surtout, penser à laisser les lieux en l’état, sans les polluer, en prévision du passage de l’identité judiciaire qui va notamment rechercher des traces d’ADN.
« Des délinquants chevronnés »
« Il est difficile d’enquêter sur ces délits et nous sommes preneurs de tous les renseignements, explique le commissaire divisionnaire Stéphane Blin, en poste à Melun. On interroge le voisinage et on travaille sur le signalement des véhicules qui sont souvent volés, faussement immatriculés et souvent cachés dans les campements des gens du voyage. Ces délinquants chevronnés et persuasifs opèrent par bonds, agissent vite, en une dizaine de minutes, avant de disparaître. »
C’est pourquoi le système des voisins vigilants peut permettre de faire avancer l’enquête. « Le travail en amont des unités de voie publique et la communication avec la police municipale sont aussi importants, conclut le commissaire. En cas d’alerte, l’information est relayée dans tous les services de police du département et on favorise la prise de plainte. »
Mais mieux vaut prévenir que guérir. C’est pourquoi le major Lalechère donnera de prochaines réunions publiques, en mars, à Boissise-la-Bertrand et à Boissettes, ainsi que dans le secteur de Rubelles. En avril, il interviendra au Mée-sur-Seine, où une victime vient d’être recensée.
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