Un véritable arsenal dans une voiture garée sur le parking du Leclerc de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Les policiers avaient découvert, le 31 octobre 2023, plusieurs haches, une épée, un sabre de 65 centimètres, un grand couteau, une carabine 7×64 avec un viseur, des cartouches, un ruban adhésif, une paire de gants et une cagoule. Ils ont aussi trouvé un magazine Détective avec un sujet sur « les crimes à l’école ». Sur le GPS du véhicule, plusieurs établissements scolaires de Saint-Malo avaient été enregistrés. Une perquisition avait aussi été réalisée au domicile des deux mis en cause, originaires de Strasbourg. d’autres armes avaient encore été retrouvées.
Suspicion de crime
Cette découverte avait été prise très au sérieux à l’époque. Le parquet de Saint-Malo, saisi du dossier, avait ouvert une information judiciaire des chefs d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et infractions à la législation sur les armes.
Les deux individus avaient été placés en détention provisoire durant trois mois avant d’être remis en liberté en février 2024. La justice n’a finalement pas retenu les chefs d’association de malfaiteurs, mais simplement le transport d’armes et de munitions sans motif.
« Il devait me tirer dessus »
Les deux individus, un homme et une femme, ont été jugés par le tribunal de Saint-Malo, jeudi 7 mars. Lui n’était pas présent. Ils ont changé à plusieurs reprises de versions devant les enquêteurs. Le fusil devait d’abord être utilisé pour la chasse. La jeune femme de 36 ans avait finalement donné une autre explication. L’arme à feu devait servir à son suicide assisté.
Il devait me tirer dessus, mais il a changé d’avis sur le trajet, mais le projet de base était qu’il m’achève.
Des propos contestés par son ancien ami qui ne veut plus entendre parler, d’elle fait savoir son avocate.
Qu’en est-il des aux autres armes ? Monsieur est passionné par les jeux de rôle médiévaux grandeur nature et se présente comme collectionneur. Elle dit ne pas savoir « qu’il transportait tout ça ».
« On a très peu d’explications »
La procureure de la République ne comprend pas pourquoi ils sont arrivés à Saint-Malo avec « un véhicule rempli d’armes. On a très peu d’explications. Ça reste très inquiétant. Malgré une instruction d’un an, on a du mal à établir les faits ».
L’avocate de l’homme considère que « la présomption d’innocence a été malmenée », dans cette affaire. « Je l’ai assisté lors à sa première garde à vue. C’est la première fois que je voyais six policiers à attendre. Trois autres posaient des questions simultanément. Tout ça pour que les charges les plus lourdes s’effondrent. »
Condamnés tous les deux à huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, ils ont l’interdiction d’entrer en contact ou encore de détenir une arme pendant cinq ans. Ils ont également une obligation de soins.
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