Home Politique  » Les mesures de ce décret sont très rudes « 

 » Les mesures de ce décret sont très rudes « 

8
0



L’inquiétude est grande du côté des responsables des treize micro-crèches privées du secteur de Lons-le-Saunier (sur les quinze que compte le département), alors qu’un projet de décret, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2026, vise à modifier leurs règles de fonctionnement.

Ce décret fait suite à un rapport de l’IGAS (Inspection générale de l’action sociale) à la suite du décès tragique d’une petite fille dans une micro-crèche de Lyon en 2022

Lundi 8 avril 2025, les directrices se sont réunies dans les locaux de la micro-crèche de Messia-sur-Sorne, en présence des maires des communes concernées et de Danielle Brulebois, députée de la circonscription, qui a aussitôt donné le ton.

« Les mesures de ce décret sont très rudes, même la Caisse d’allocations familiales a manifesté son opposition à cette réforme qui va poser de réels problèmes aux familles, car les micro-crèches rendent un réel service unique, mais aussi aux maires des communes parce qu’ils peuvent compter sur vous ».

Vidéos :

Ce décret prévoit en effet d’aligner les normes d’encadrement des micro-crèches privées sur celles des petites crèches classiques. Ce qui se traduirait par l’obligation d’employer d’autres profils de professionnelles, en limitant l’activité de celles qui sont déjà en poste et qui seraient remplacées par des profils aujourd’hui introuvables faute de formations suffisantes.

Réduire l’amplitude des horaires

À cela s’ajouterait une réduction des horaires d’accueil des enfants, en limitant les capacités d’encadrement des professionnels actuellement en poste, et une augmentation des coûts d’accueil alors que les budgets des familles sont déjà sous pression.

« Ce décret m’obligera à réduire l’amplitude des horaires d’ouverture », a déclaré Maryline Richerataux, responsable de la structure de Voiteur, en regrettant également que ces restrictions ferment la porte à l’inclusion. Sentiment d’injustice pour Anne Letondal, directrice des structures de Montmorot et Crançot, estimant que ces mesures dénigrent le CAP petite enfance. « Des personnes ont suivi cette formation pour trouver du travail. Et demain, on va leur enlever ce qu’on leur a donné au nom de la sécurité ! »   

Un gros déséquilibre dans les équipes

À ses côtés, Julie Trossat, qui gère les structures de Bletterans, Lons-le-Saunier, Monnet-la-ville et Andelot-en-Montagne, évoquait, elle aussi, le gros déséquilibre à venir dans ses équipes, avec l’obligation d’embaucher d’autres profils de professionnelles (au détriment de personnes déjà en poste), avec une flambée des coûts. 

Pour toutes, le recours à des VAE (Valorisation des acquis de l’expérience) a été évoquée, mais se posent les questions de temps (d’ici septembre 2026) et celle du coût…

« Année après année, ce n’est jamais suffisant, on empile de nouvelles mesures sur des mesures… Il y a des risques de fermetures ». 

Répondre aux besoins des familles

Une perspective qui fait monter les élus au créneau, puisque les micro-crèches qui ont ouvert leurs portes au fil des ans répondent aux besoins des familles et participent à la vitalité de leurs communes. A Crançot, la municipalité a décidé de prendre en charge la construction de la structure pour un montant de 600 000 € avec des subventions de l’Etat, de la CAF et de la Région. 

À l’issue d’une réunion riche en témoignages et en échanges, les élus présents ont décidé de se rapprocher de l’Association des maires du Jura pour agir à son niveau ; tandis que Danielle Brulebois et d’autres parlementaires ont demandé un rendez-vous avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France. 



Source link

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here